CONGRES HEBDO
Sur le plan bactériologique, les principaux germes en cause sont : Haemophilus influenzae, le staphylocoque, le pneumocoque et le streptocoque A. Les germes anaérobies sont exceptionnellement impliqués avant l'âge de 3-4 ans.
Compliquant une rhinite aiguë, l'ethmoïdite évolue en deux phases, l'ethmoïdite débutante ou non extériorisée et l'ethmoïdite évoluée dite extériorisée.
L'ethmoïdite débutante ou non extériorisée se présente comme une rhino-pharyngite qui doit cependant attirer l'attention par la discrète altération de l'état général avec une fièvre élevée (39°), et un oedème inflammatoire discret de l'angle interne de l'oeil gagnant la paupière supérieure.
Cette forme débutante peut parfois passer inaperçue et guérir comme une rhino-pharyngite traitée par antibiothérapie.
En revanche, elle peut évoluer vers l'ethmoïdite dite extériorisée qui associe un syndrome infectieux sévère (fièvre à 39°-40°), une nette altération de l'état général, une rhinorhée purulente et un oedème de la paupière supérieure gagnant la paupière inférieure.
L'examen clinique complet recherchera les complications neuroméningées et surtout les complications ophtalmologiques en ouvrant les paupières (geste difficile en raison de la douleur) pour rechercher les signes d'atteinte de la cavité orbitaire, notamment l'exophtalmie, qui signe l'atteinte du septum rétro-orbitaire ou l'abcès orbitaire.
Une urgence thérapeutique
Dans les formes débutantes, lorsque le syndrome infectieux est modéré, le traitement ambulatoire est souhaitable, souligne le Dr Alain Corré.
Il associe une antibiothérapie administré per os (amoxicilline-acide clavulanique, céphalosporine de troisième génération, synergystine), un traitement symptomatique (antipyrétiques) et une désinfection rhinopharyngée.
Un contrôle clinique s'impose dans les 24 à 48 heures, en cas d'amélioration, le traitement antibiotique sera poursuivi pendant sept jours associé à une corticothérapie (1 mg/kg/j) pendant les sept jours de traitement antibiotique.
En l'absence d'amélioration, une hospitalisation s'impose en urgence pour avis spécialisé.
Les formes extériorisées doivent être hospitalisées d'emblée pour mettre en route une antibiothérapie par voie parentérale, réaliser un bilan complet (tomodensitométrie des sinus, examen bactériologique, examen ophtalmologique) et rechercher d'éventuelles complications.
Le traitement antibiotique d'abord probabiliste est adapté aux résultats de l'antibiogramme, il sera poursuivi par voie intraveineuse pendant 5 à 7 jours avec un relais per os pour une durée totale de 10 à 15 jours.
L'antibiothérapie sera associée à une corticothérapie dont l'administration est différée de 24 à 48 heures, délai nécessaire pour s'assurer de l'absence d'un abcès collecté (résultats de la tomodensitométrie) et d'une stabilisation clinique.
La corticothérapie et l'antibiothérapie seront poursuivis pendant 10 jours.
Les formes compliquées avec syndromes infectieux sévères imposent une hospitalisation en urgence, une exploration par tomodensitométrie pour localiser la collection purulente, un traitement médical instauré en urgence et le drainage chirurgical de l'abcès.
D'après la communication du Dr Alain Corré (Fondation Rothschild).
La cellulite péri-orbitaire
La cellulite péri-orbitaire de l'enfant est une urgence dont la gravité potentielle tant au plan vital que sensoriel impose une double démarche qui doit être menée très rapidement : une évaluation de la gravité, qui va orienter la prise en charge et une enquête étiologique pour rechercher le foyer infectieux.
Le point de départ de la cellulite péri-orbitaire est le plus souvent un foyer infectieux : ethmoïdite aiguë, plaies cutanées du visage, foyer dentaire, affections ophtalmologiques (dacryocystite, adénolacrymalite).
Il s'agit d'une cellulite infectieuse accompagnée d'un syndrome fébrile et de signes cliniques qu'il convient de rechercher pour orienter le diagnostic étiologique : signes rhinologiques, ophtalmologiques, cutanés ou dentaires.
Sa gravité tient au risque de complications générales (complications neuroméningées, atteinte des paires crâniennes) et de complications ophtalmologiques : conjonctivite et kératite, mais surtout chémosis, exophtalmie, immobilité du globe oculaire, asymétrie du réflexe pupillaire et baisse de l'acuité visuelle.
Une exophtalmie douloureuse avec immobilité du globe signe une atteinte infectieuse extrêmement sévère qui impose une hospitalisation en urgence.
D'après la communication du Dr Alain Corré (Fondation Rothschild, Paris).
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