«UNE APPROCHE visant à prédire une évolution vers des formes violentes de délinquance à partir de troubles précoces du comportement (vers 3 ans, ndlr) n’est pas pertinente sur le fond en l’état actuel des connaissances et doit donc être proscrite», estime le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (Ccne), sollicité sur le sujet par le collectif Pas de 0 de conduite. Pour cette raison, le Ccne insiste, dans son avis (n° 95) rendu public le 6 février ( voir « le Quotidien » du même jour), sur «la nécessité de marquer nettement la différence entre prévention et prédiction, et notamment quand cette prédiction est de nature probabiliste et n’a pas de valeur individuelle». Le Ccne met en garde contre une «médicalisation de problèmes alors qu’ils relèvent surtout de facteurs liés à l’environnement social, économique ou culturel. La plus grande prudence s’impose devant la tentation de recourir trop fréquemment aux traitements psycho-pharmacologiques», qui comportent par eux-mêmes des risques de dépendance encore mal évalués «et peut-être des risques pour le développement ultérieur de l’enfant».
Le comité d’éthique juge «injustifiée la communication de données biologiques ou médicales à des représentants institutionnels, qui pourrait aboutir à stigmatiser des sujets sur des critères dont le lien avec des comportements ultérieurs n’est pas établi». Dans le projet de loi Sarkozy de prévention de la délinquance, actuellement en discussion au Parlement, l’article 5 fait du maire le référent de tous les acteurs médico-sociaux, qui doivent lui signaler les personnes à problèmes ou en difficulté.
Le Ccne insiste enfin sur l’importance de favoriser le développement de la pédopsychiatrie et d’augmenter en particulier la possibilité d’accès à des pédopsychiatres.
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