Jazz-rock
Terri Lyne Carrington n'est pas l'unique batteuse (battrice ?) de jazz. Pourtant, à 37 ans, elle est la seule à avoir véritablement émergé, développé et affiné son talent pour le mettre soit à son propre compte soit au service des autres. Dans son dernier disque en tant que leader, « Jazz is a Spirit » (Act Music/Night&Day), elle apporte la preuve musicale et surtout rythmique qu'elle se situe au niveau des plus grands batteurs du jazz contemporain et qu'elle maîtrise parfaitement son rôle de meneuse d'hommes. Surtout quand ils s'appellent notamment Herbie Hancock, Wallace Roney, Gary Thomas, Kevin Eubanks ou Terence Blanchard (1).
Du nord de l'Europe, nous arrive une surprenante vocaliste, Mari Boine (2). Originaire du Finmark, la région la plus septentrionale la Norvège, Mari Boine, 46 ans, fait partie de l'ethnie Sami, dont elle est l'ambassadrice culturelle. Son récent CD, « Eigth Seasons » (Emarcy/Universal Music), enregistré en compagnie de l'élite du nouveau jazz norvégien - Bugge Wesseltoft (claviers) et Niels Petter Molvaer (trompette) - est un hymne à la culture de son ethnie et une authentique découverte vocale et musicale.
Pas de véritable découverte chantée avec Liz Mc Comb, Marianne Faithfull ou Sade. La première, en enregistrant « The Spirit of New Orleans » (GVE/EMI), a effectué un retour aux sources : blues, gospel, chants traditionnels de la grande musique noire et de la Mecque de la Louisiane, le tout servi par une voix superbe et remplie d'émotion. La seconde, ancienne égérie du rock - et surtout des Rolling Stones - des années 1960, a décidé de faire un retour vocal avec « Kissin' Time » (FRML/Virgin). A 55 ans, elle a choisi de s'exprimer avec le gratin de la pop anglo-saxonne d'aujourd'hui - Beck, Blur, Dave Stewart - et même Etienne Daho. Avec cette voix rauque, légèrement voilée, elle demeure une grande enchanteresse, qui sait aller de l'avant. Quant à la troisième, « Lovers Live » (Epic/Sony Music), son dernier CD enregistré en direct lors de sa récente tournée aux Etats-Unis, permet de réentendre, dans un contexte plus authentique, certains des plus beaux succès d'une chanteuse devenue trop rare sur scène malgré ses qualités et son charisme.
Face aux aînées, la nouvelle génération s'affiche en la personne de la toute jeune - 23 ans - Norah Jones. Annoncée comme une des « promesses » du jazz actuel, la chanteuse, avec son premier album pour une major, « Come Away With Me » (Blue Note/EMI), où figure notamment Bill Frisell (guitare), se promène avec aisance dans le « crossover » musical très actuel, mêlant jazz, country music, pop, folk song et blues. Très agréable pour un premier disque.
(1) Paris, New Morning (01.45.23.51.41), 14 avril, 21 heures.
(2) Paris, New Morning (idem), 15 mars, 21 heures.
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