À LA VEILLE de la première convention de la société face au cancer, qui se tiendra à la Grande Arche de Paris-la Défense, le 23 novembre*, en présence du chef de l'État et de Roselyne Bachelot, la Ligue nationale contre le cancer (LNCC), organisatrice de l'événement, a demandé, via l'IFOP, aux citoyens de se positionner par rapport à ce problème à la fois de santé publique et sociétal. Globalement, les Français se montrent confiants : 80 % considèrent «suffisant» le budget de la recherche, 95 % s'attendent à de nouveaux traitements, 91 % observant de «grandes évolutions encourageantes au cours des dernières années». Trois sur quatre qualifient d' «efficaces» les soins, un taux qui renvoie en partie aux limites actuelles de la science, 60 % des cancers étant guérissables. Parallèlement, ils ne sont que 50 % à faire de la réduction des effets secondaires des traitements un impératif, jugeant la qualité des soins plus prioritaire. C'est au médecin de famille, qui arrive en tête des relais d'information sur le cancer dans l'esprit du public (49 % contre 39 % pour le spécialiste et 11 % pour Internet), de corriger certaines perceptions, commente pour « le Quotidien » le Pr Francis Larra, président de la Ligue et vice-président de l'Institut national du cancer (INCa). Nombre de personnes négligent, par exemple, le fait que la longévité s'accompagne d'une progression constante du nombre de patients atteints de tumeurs malignes, de 280 000 nouveaux cas en 2002 à 320 000 aujourd'hui.
Un citoyen à part entière.
Quant à savoir si le cancer participe de la précarité économique, un sur deux répond par l'affirmative. On peut imaginer que si l'on interrogeait seulement les victimes de la maladie, elles seraient beaucoup plus nombreuses à évoquer perte d'emploi et baisse des revenus, note le Pr Larra. Et 37 % pensent que l'on doit ouvrir sans réserve les portes des assurances et des banques aux malades ; 37 % pas plus,sans doute, là encore, parce que l'enquête IFOP porte sur la population générale. Toujours dans le registre social-droits de l'homme, 71 % estiment «indispensable» et 27 % «nécessaire» de «garantir une équité d'accès au traitement». «Nous progresserons sur cette voie, grâce aux critères d'agrément des établissements et aux référentiels de méthodes d'intervention», espère le responsable de la LNCC. Infine, il revient à l'État de faire plus dans ce combat, disent 57 % des personnes interrogées, même si elles ne sont que 23 % à lui faire confiance. «Nous, à la Ligue, conclut le Pr Larra, nous entendons, bien sûr, faire pression sur les pouvoirs publics. Mais c'est toute la population que nous mobilisons à travers notre première convention de la société face au cancer. Contre les inégalités, les discriminations, l'exclusion, l'isolement. Lors des états généraux de 1998, 2000 et 2004, nous avons recueilli les doléances des malades, qui trouveront des réponses dans la loi du 4mars 2002, la création de l'INCa ou encore le plan Cancer 2003-2007. Le 23novembre prochain se dessineront des pistes permettant de considérer, dans sa vie quotidienne, le malade atteint de cancer comme un citoyen à part entière. Et il nous faudra d'autres conventions pour mener à bien ce qui constitue une révolution.»
* www.convention-cancer.fr ou 0.810.111.101.
35 millions pour la recherche
La Ligue contre le cancer, qui dispose d'un budget de 95 millions d'euros, est le premier financier privé de la recherche en cancérologie, avec 35 millions de crédits annuels alloués aux chercheurs.
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