La synthèse réalisée par le DREES vise à donner une vision d’ensemble de l’état de santé de la population en conjuguant différentes approches, démographiques et sociales mais aussi par déterminants et pathologies à partir des données disponibles les plus récentes. L’espérance de vie à la naissance en France est particulièrement élevée pour les femmes (84,8 ans) et dans la moyenne européenne pour les hommes (78,1 ans en 2010). L’espérance de vie à 65 ans est la plus élevée d’Europe, tant pour les femmes que pour les hommes. Si l’état de santé des Français apparaît globalement bon, « la mortalité prématurée, c’est-à-dire survenant avant l’âge de 65 ans, reste l’une des plus élevée de l’Union européenne », souligne le rapport. Les décès avant 65 ans représentent environ 20 % de l’ensemble des décès et concernent pour près de 70 % d’entre eux des hommes. Les causes de décès prématurés les plus fréquentes sont les tumeurs (41 % des décès prématurés) suivies des morts violentes et des maladies de l’appareil circulatoire (13,4 % des décès prématurés).
Les disparités sensibles perdurent entre les hommes et les femmes, entre territoires, entre catégories sociales et dans certains groupes de population. Chez les hommes, par exemple, « l’espérance de vie à 35 ans des cadres est de 6,3 ans plus élevée que celle des ouvriers ». Le différentiel est de 3 ans chez les femmes « mais l’espérance de vie des femmes ouvrières reste supérieure à l’espérance de vie des hommes cadre ».
Mortalité infantile.
Ces différences témoignent des effets combinés de comportements de santé (que ce soit en termes de comportements individuels, de mode de recours ou d’accès au système de soins), de niveau d’exposition à des risques environnementaux et de conditions de travail différenciées entre groupes sociaux.
Le rapport de la DREES conclut à un bilan plutôt positif pour ce qui est de la santé des enfants, au regard des sept objectifs de la loi de santé publique. Le taux de mortalité infantile (3,7 décès d’enfant de moins d’un an pour 1 000 enfants nés vivants en 2010) a considérablement diminué au cours de cinquante dernières années et se place à un niveau inférieur à celui de l’Union européenne. Néanmoins, le taux reste stable depuis 5 ans alors qu’il continue à baisser dans bon nombre de pays européens. Les fréquences de surpoids et d’obésité se sont stabilisées chez les enfants et ont même légèrement reculé chez les plus jeunes (5-6 ans). De même, l’état de santé bucco-dentaire s’améliore globalement. La prévalence du saturnisme chez l’enfant a été divisée par 20 depuis les années 1995-1996. Les accidents de la vie courante des enfants de moins de 15 ans, qui sont une des principales causes de décès à ces âges, ont vu leur mortalité associée diminuer, principalement les décès par noyade et par suffocation. En revanche, la couverture vaccinale reste nettement insuffisante pour la rougeole, les oreillons, la rubéole (ROR) et l’hépatite B pour les nourrissons. De même, les taux d’hospitalisation pour asthme chez les enfants les plus jeunes sont en augmentation ces dernières années : environ 9 % des enfants seraient asthmatiques en France. « Le contrôle et le traitement de l’asthme paraissent insuffisants avec près d’un tiers des enfants dont l’asthme serait non contrôlé », souligne le rapport.
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