LES ANTI-TNF alpha sont des anticorps monoclonaux spécifiquement dirigés contre le TNF alpha, substance produite par l’organisme au cours de certains rhumatismes inflammatoires. Dans la spondylarthrite ankylosante axiale, l’efficacité de certains anti-TNF a été mise en évidence, en cas d’échec du traitement conventionnel. C’est ainsi que l’infliximab est indiqué dans les formes sévères de la maladie, associées à une activité inflammatoire intense, mise en évidence par la sérologie, si les Ains sont inefficaces.
En revanche, ni la sulfasalazine ni le méthotrexate n’ont fait la preuve de leur efficacité.
Ce nouveau traitement par anti-TNF alpha est donc susceptible de changer le cours de l’évolution de la maladie. «Or le retard au diagnostic est actuellement très important, compris entre cinq et dix ans. En effet, les atteintes radiologiques sacro-iliaques mises en évidence par l’imagerie standard sont très tardives. En revanche, l’IRM est un examen de choix, qui permet de voir très tôt les modifications inflammatoires provoquées par la maladie. Le recours à cet examen doit donc être plus fréquent», précise le Pr Daniel Wendling (Besançon). De plus, devant l’existence de signes cliniques associés à des signes radiologiques, le diagnostic de spondylarthrite peut être établi avec certitude dans 100 % des cas. Rappelons que ces signes consistent en des lombalgies qui commencent avant l’âge de 40 ans, qui durent depuis plus de trois mois, qui sont améliorées par l’exercice, aggravées par le repos et associées à une raideur. Limitations de la mobilité lombaire et/ou de l’expansion thoracique sont également des signes d’alerte.
Rhumatisme psoriasique
Autre pathologie dont l’évolution est ralentie par les anti-TNF, le rhumatisme psoriasique. «Alors que les traitements classiques n’ont aucun impact sur l’atteinte osseuse secondaire à la maladie, les anti-TNF tels l’étanercept et l’infliximab ont une efficacité à la fois clinique et radiologique: ils stoppent la progression de l’atteinte structurale osseuse, notamment au niveau des articulations interphalangiennes distales, qui sont lésées de manière spécifique au cours du rhumatisme psoriasique», enchaîne le Pr Philippe Goupille (Tours).
Des questions sur la précocité de la mise en route du traitement par anti-TNF alpha sont en suspens. Faut-il augmenter les doses de méthotrexate en cas d’inefficacité ou passer directement aux anti-TNF ? Tout dépend, en fait, de la sévérité de la maladie. Les facteurs pronostiques de gravité demeurent toutefois mal connus. Mais des formes sévères, où le rhumatisme est très destructeur d’emblée, sont mises en évidence dans 20 % des cas. Dans ce cas, le passage aux anti-TNF doit être très précoce.
D’après une réunion organisée par les Laboratoires Wyeth, dans le cadre des 21es Rencontres rhumatologiques.
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