Outre la tolérance gynécologique, en particulier mammaire, l'amélioration de la sécurité vis-à-vis d'un risque de cancer mammaire est une voie de recherche prioritaire. On sait depuis les travaux du Collaborative Group on Hormonal Factors, parus en 1997, que le risque de cancer de sein augmente après cinq ans de THS.
On peut incriminer des facteurs directs, comme l'imprégnation du tissu mammaire par les estrogènes, ou indirects comme les difficultés de lecture des mammographies : les faux-négatifs sont multipliés par 4 ou 5, on conseille d'ailleurs de suspendre le THS entre 15 jours et 3 semaines avant l'examen.
Le rôle des progestatifs est également à l'étude : les molécules sont variées et certaines pourraient avoir un effet délétère. Dans ce contexte, les innovations permettant de diminuer l'imprégnation estrogénique mammaire sont appréciées.
Administrée par voie nasale
L'estrogénothérapie pulsée proposée par les Laboratoires Servier, Aérodiol, a la particularité d'être administrée par voie nasale : le pic d'estradiol est atteint en vingt minutes, puis l'estradiolémie revient à des taux plasmatiques physiologiques très rapidement, en quatre heures environ.
La paroi nasale a des capacités d'absorption très élevées. On constate avec cette voie une faible variabilité interindividuelle à peu près comparable à celle du patch (37 % contre 40 %), loin devant la voie orale (70 %). La biodisponibilité est de 25 %. Il n'y a pas d'influence du poids de la patiente. Aérodiol est administré une fois par jour à la dose de 300 μg, soit deux pulvérisations nasales. Son métabolisme extrahépatique implique une neutralité sur le métabolisme lipidique et la coagulation. La SHBG et l'estrone ne sont pas modifiées. Mais, surtout, avec une efficacité comparables aux estrogénothérapies classiques, les mastodynies modérées ou sévères sont diminuées de moitié. Une étude sur un modèle animal, récemment publiée, a comparé les effets de l'estrogénothérapie pulsée à ceux de l'estrogénothérapie continue sur deux paramètres : l'induction de tumeurs mammaires et la croissance de tumeurs mammaires déjà installées. L'estrogénothérapie pulsée induit significativement moins de tumeurs mammaires et, de plus, limite la croissance des tumeurs mammaires déjà installées. La brève exposition tissulaire aux estrogènes avec Aérodiol pourrait expliquer ces résultats prometteurs.
Il est probable que les femmes tolérant mal un THS par estrogénothérapie continue verront un avantage à ce traitement. Il a aussi l'avantage de la discrétion de sa prise par rapport au patch, argument non négligeable chez les femmes soucieuses de leur féminité.
Symposium organisé par les Laboratoires Servier.
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