Antiquités
L'art de l'estampe japonaise ne se limité pas à « la Vague » d'Hokusai ni aux geishas coquettes et coquines de Utamaro et autres « images du monde flottant ». À l'époque où l'Occident succombait aux charmes du japonisme, le Japon s'ouvrait au monde et l'art de l'estampe, sans rompre avec ses traditions, évoluait à la lumière des influences occidentales.
La vente de cette semaine à Drouot offre un éventail certes incomplet mais représentatif de ces artistes du Meiji, nés à la fin du XIXe siècle, formés par les vieux maîtres, mais partis très tôt à la découverte du monde. Ils en rapportent une autre vision, une palette revivifiée et un répertoire singulièrement élargi. Sans toutefois rompre avec leurs traditions ancestrales.
Hiroshi Yoshida, à qui on doit ce magnifique cacatoès signé en 1926 (d'une paire estimée 1 200/1 800 euros), était né en 1876. Très bien né même, dans une vieille famille de samouraï. Plus tenté par le pinceau que par le sabre, il apprend à peindre dès son plus jeune âge. Ses nombreux voyages en Europe et aux Etats-Unis lui permettent de forger son propre style. C'est à partir de 1920, à 44 ans, qu'il se consacre essentiellement à l'estampe au point de fonder sa propre société éditrice. On retrouve dans ses centaines de gravures les thèmes traditionnels : les îles, les pagodes, les jolies femmes, le Mont Fuji..., mais aussi des vues du lac Léman et des chutes du Niagara (dans une fourchette de prix de 200 à 500 euros). De santé délicate, Kawase Hasui ne fut pas un grand voyageur, ce qui ne l'empêcha pas de s'intéresser lui aussi à l'art occidental. C'est pourtant comme paysagiste de son pays qu'il s'est illustré, avec une prédilection pour la pluie, la neige et la brume, au point d'être consacré de son vivant comme « trésor national » et « le plus grand paysagiste depuis Hiroshige ». Les dix-huit estampes présentées dans la vente sont estimées chacune entre 200 et 400 euros.
Mardi 5 et mercredi 6 mars, 14 h, Hôtel Drouot, salle 9, PIASA et Rémi Ader pour les estampes.
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