EN PATHOLOGIE dermatologique, la photothérapie dynamique possède de nombreuses indications validées, en cours de validation ou encore à l'essai. «La plupart des auteurs utilisent les lampes polychromatiques pulsées (IPL) combinant l'effet photothermique et l'effet photochimique, avec une efficacité que l'on explique mal en théorie, mais indéniable en clinique», observe le Dr A. Le Pillouer-Prost. En ce qui concerne l'héliodermie, des séries d'essais rapportent de bons résultats cosmétiques (dans 60 à 80 % des cas) lorsque l'on optimise l'IPL en appliquant au préalable un photosensibilisant, l'ALA, en crème à 20 %. Ainsi, une séance d'ALA-IPL équivaut à trois séances d'IPL, avec l'avantage d'agir en plus sur les kératoses actiniques. Quant aux effets secondaires tels l'érythème et la douleur, ils sont plus majorés, mais disparaissent en huit à dix jours au maximum ; l'éviction solaire des zones traitées étant formelle pendant quarante-huit heures. Des perspectives prometteuses sont offertes par des sources lumineuses froides comme les LED (Light Emitting Diodes) : ces dernières émettent de 0,01 à 2 J/cm2, avec une action photomodulatrice qui est proche de celle de la photosynthèse (cytochromes responsables de l'absorption de la lumière dans les membranes mitochondriales), avec comme conséquence d'induire la formation de collagène de type I et la réduction des métalloprotéinases de type I. Une émission séquentielle spécifique, avec un temps d'action (250 millisecondes) et un temps de repos (100 millisecondes) par séance, est utilisée pour améliorer la texture cutanée comme sa tonicité par resserrement des pores. Selon le Dr C. Grognard, il apparaît intéressant d'associer la LED aux techniques de photorajeunissement afin de diminuer l'éventuel érythème de l'IPL et de potentialiser la néocollagenèse. Il a été aussi montré que la LED permet d'améliorer des brûlures solaires, des brûlures de seconde degré et l'acné inflammatoire.
Correction des cicatrices.
Quant à la correction des cicatrices, le type de laser est choisi en fonction de l'aspect cicatriciel : les lasers vasculaires pour favoriser l'affaissement des cicatrices hypertrophiques, les lasers pigmentaires déclenchés (Q-switched) pour supprimer les hyperpigmentations cicatricielles, les lasers abrasifs pour niveler les irrégularités cutanées ou traiter les cicatrices traumatiques, le laser CO2 ultrapulsé pour exercer un effet tenseur et nivelant certaines cicatrices et érythèmes.
En outre, des mélasmas peuvent être désormais traités grâce à un nouveau type de laser, le laser Fraxel SR (microablatif, mais très profond), dont le caractère fractionnel permet de laisser à chaque séance 75 % de peau normale et, donc, d'éviter les risques inhérents aux lasers ablatifs. L'efficacité du laser Fraxel dans le traitement des mélasmas a été démontrée dans deux études cliniques américaines (les deux tiers des patients avaient un excellent résultat et aucun n'était aggravé) et dans l'expérience clinique préliminaire du Dr J.-M. Mazer. Vu le nombre limité de patients, des études complémentaires avec contrôle histologique sont nécessaires pour confirmer ces résultats, note le Dr Mazer.
Symposium des Laboratoires dermatologiques Avène, à l'occasion des Journées dermatologiques de Paris, avec la participation des Drs T. Michaud (Mulhouse), A. Le Lillouer-Prost (Marseille), C. Grognard (Paris), J.-M. Mazer (Paris), T. Fusade (Paris) et S. Dahan (Toulouse).
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