PRATIQUE
Allergie de type 1 au lait de vache
Le lait de vache est responsable de 12,6 % des allergies alimentaires chez le jeune enfant. Il se place avant 3 ans à la quatrième place après l'uf, l'arachide et le poisson. Classiquement, cette allergie régresse dans 85 à 90 % des cas après l'âge de 2 ans. Elle est suspectée lors de l'apparition, dans les minutes ou les heures qui suivent l'ingestion de laitages, de manifestions digestives (vomissements, diarrhée, reflux gastro-sophagien, constipation rebelle) ou extra-digestives (dème, urticaire, eczéma, rhinite, asthme) pouvant aller jusqu'au choc anaphylactique.
- Allergènes responsables
Les protéines mises en causes dans l'allergie aux protéines de lait de vache sont l'alphalactalbumine, la ß-lactoglobuline et la caséine. L'enfant sensibilisé peut l'être à une ou plusieurs des protéines.
- Allergies croisées
Le patient allergique aux protéines de lait de vache peut aussi l'être, par identité allergénique, au lait de chèvre, de brebis, de jument, d'ânesse et de chamelle ou à la viande de buf. L'allergénicité de la viande de buf est moindre lors de la cuisson, en particulier après technique industrielle de cuisson-stérilisation-homogénéisation, dessiccation par le froid, digestion protéolytique.
Allergie au lait de chèvre ou de brebis
Beaucoup moins fréquente, elle peut exister seule ou par allergie croisée au lait de vache. Les manifestations cliniques par allergie immédiate sont quasi identiques à celles observées avec le lait de bovin. Le délai d'apparition est cependant beaucoup plus court et les symptômes, plus graves (choc anaphylactique). Ces protéines animales se retrouvent sous forme naturelle dans les yaourts au lait de chèvre ou de brebis mais également sous forme cachée : fromage de vache contaminé sur la chaîne de fabrication, pizza, pâtes préparées sous forme de lasagnes, raviolis, carbonara, viande au fromage, moussaka. Se pose alors le problème du défaut d'étiquetage.
Diagnostic positif
Le mécanisme de ces allergies dépend de la fabrication d'IgE spécifiques. La positivité des pricks-tests corrélés aux symptômes cliniques affirme le diagnostic. Ils peuvent être couplés au dosage des RAST spécifiques aux allergènes principaux.
Le test de réintroduction reste l'étalon du diagnostic. Il permet également, vers l'âge de 2 ans, de réautoriser, s'il est négatif, la consommation de produits laitiers.
Laits de substitution
L'allergie aux protéines de lait de vache confirmée, son éviction est conseillée ainsi que la mise en place d'une alimentation de substitution à base d'hydrolysat de caséine (Nutramigen, Pregestimil). Si une allergie à ces derniers se déclare, un lait riche en amino-acide de synthèse (Neocate) est indiqué.
Allergie ou intolérance ?
Ne pas confondre :
- allergie aux protéines de lait de vache - mécanisme IgE dépendant ;
- et intolérance au lait - de mécanisme non immunologique.
Lait de vache
Composition du lait de vache : environ une vingtaine de protéines, dont :
- caséine : 25 g/l (78 %) ;
- protéines du lactosérum : ß-lactoglobuline (2,7 g/l), alphalactalbumine (1,2 g/l), sérumalbumine (0,25 g/l).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature