REFERENCE
Vision d'ensemble
« Nous proposons une vision d'ensemble de la maladie veineuse chronique, plus particulièrement centrée sur les varices et les télangiectasies, en nous limitant volontairement à la présentation des examens et à la définition des traitements, sans détailler la manière de les pratiquer, l'objectif étant d'informer praticiens et patients des possibilités existantes, de leurs indications, intérêts et complications potentielles » : en une phrase, Albert-Adrien Ramelet, Philippe Kern et Michel Perrin, auteurs de « Les varices et Télangiectasies » définissent l'objectif de leur ouvrage.
Dès le premier chapitre, ils annoncent utiliser au cours de leur rédaction la terminologie « maladie veineuse chronique » (MVC) qui « englobe l'ensemble des anomalies cliniques (symptômes ou signes) résultant d'une pathologie des veines des membres inférieurs et évoluant sur un mode chronique ». L'insuffisance veineuse chronique, terminologie largement usitée, correspondant à « la décompensation de la maladie veineuse, d'origine superficielle et/ou profonde : classes C4-5-6 de la CEAP » (classification Clinique, Etiologique, Anatomique, Physiopathologique, faisant référence).
Altération pariétale
Suivant un plan classique, les auteurs débutent par un chapitre consacré à la physiologie et à la physiopathologie. Ils y précisent que « l'origine des varices semble être plus souvent consécutive à une altération pariétale qu'à la seule incontinence veineuse primaire ou secondaire ». L'atteinte pariétale explique le caractère évolutif de certaines MVC et la fréquence des récidives. L'atteinte ostiale explique l'évolution, du haut vers le bas, en forçant progressivement la veine encore saine. Outre ces éléments anatomiques, des facteurs mécaniques vont aggraver la MVC : troubles de la statique plantaire ; atteinte musculaire, liée à l'âge essentiellement ; atteinte articulaire de la cheville, freinant le retour veineux ; orthostatisme prolongé ; certaines activités sportives, etc. Dans ce chapitre, les auteurs soulignent que « les anticonceptionnels oraux et l'hormonothérapie de substitution ne sont pas associés à la survenue de varices ».
La rédaction fait la part belle aux symptômes et aux complications, notamment d'ordre dermatologique. La thrombophlébite superficielle (TPS) n'est pas omise. Elle relève « d'un processus inflammatoire pariétal s'accompagnant d'une réaction tissulaire dermo-épidermique périveineuse et dans lequel l'élément thrombotique reste secondaire ». La thrombose veineuse profonde (TVP), n'est, en revanche, pas abordée, débordant du cadre de l'ouvrage.
L'écho-Doppler
L'écho-Doppler a bouleversé le diagnostic phlébologique, faut-il le rappeler ? Mais restant du domaine du spécialiste, il rend au chapitre dédié aux tests phlébologiques son intérêt pour le généraliste. Il serait trop long ici de décrire le signe du flot, l'épreuve de la toux, le test de Trendelenburg ou de Perthes.
« L'insuffisant veineux doit apprendre à gérer le dysfonctionnement de son système veineux, à limiter sa dégradation et à prévenir les complications qui vont en résulter. » D'où un important chapitre consacré aux mesures d'hygiène, avec une riche description iconographiée de la gymnastique, « base efficace et peu coûteuse du traitement ». Certains sports aussi sont recommandés tels la marche, le golf (en jeu rapide), la course à pied, le ski de fond, la nage en eau fraîche et le cyclisme.
Suit la partie consacrée à la thérapeutique. Tout de suite une correction sémantique : « Il faut distinguer la compression, très utilisée dans le traitement de la MVC, de la contention, dont les indications principales sont le traitement de la TVP, de l'IVC ou de l'ulcère de jambe veineux. »
Médicaments veino-actifs
Ce survol de l'ouvrage peut s'achever sur une prise de position des auteurs en matière de traitement médicamenteux. « L'intérêt des médicaments veino-actifs est régulièrement controversé, principalement par des médecins et des pharmacologues qui n'ont jamais été confrontés à la phlébologie (...) Ils soulagent efficacement et objectivement (...). » Les substances qui composent certains d'entre eux « font l'objet de recherches passionnées car elles pourraient expliquer le fameux french paradox... Cette différence de jugement pour une substance analogue est un autre medical paradox ».
« Les Varices et Télangiectasies », Albert-Adrien Ramelet, Philippe Kern, Michel Perrin. Collection « Consulter/Prescrire », une coédition « Masson » et « le Quotidien du Médecin ». 280 pages, 31 euros.
Disponible en librairie ou sur commande à : éditions Masson, service clients, 21, rue Camille-Desmoulins, 92789 Issy-les-Moulineaux Cedex 9 ou directement sur le site www.masson.fr.
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