PRÉSENTÉ dans le même décor unique que "« la Walkyrie », de George Tsypin (voir « le Quotidien » du 10 mai dernier), cette fois inversé, avec l'orchestre jouant à découvert, « Siegfried » va aussi à l'essentiel. Les superbes costumes de Eiko Ishioka, qui restent à mi-chemin entre la tradition nordique de la légende et de celle du Japon antique pour les Dieux, sont beaucoup plus comiques pour Siegfried, Alberich et Mime. Les éclairages de Wolfgang Goebbel sont toujours magnifiques avec une prédominance verdâtre pour les actes de forêt, et rouges pour la forge et le brasier de la Walkyrie.
Innovation de taille, l'Oiseau de la forêt est chanté par un jeune garçon, l'exquis Robin Schlotz, soliste du Chœur d'enfants de Toelz. Avec un jeu de pantomime très réussi, il mime ce qu'il doit faire comprendre à Siegfried quand celui-ci n'a pas encore goûté au sang du dragon Fafner.
Bonne distribution, quoique moins homogène que dans la première journée. Albert Dohmen, le Voyageur, touche moins dans son avatar terrestre qu'en Wotan, mais le rôle est si ingrat... Nadine Secunde est une Brünnhilde aux moyens immenses, aux aigus un peu durs, mais dont l'intervention au III est un rayon de soleil après les longs tunnels des deux premiers actes. Le Siegfried du ténor danois Stig Anderson n'est pas entièrement convaincant. La voix ne projette pas très bien, l'absence de consonnes sonores est un peu difficile dans ce texte allemand et les moyens sont franchement insuffisants pour le III dont le duo lui est particulièrement cruel. Le Mime de Graham Clark est toujours désopilant et pitoyable à la fois même si cette mise en scène le veut plus terrifiant, agité, méphistophélique dans son gros corps d'insecte. Günter von Kannen a toujours une présence extraordinaire dans le rôle d'Alberich.
Hartmut Haenchen, à la tête du Nederlands Philharmonisch Orkest, fait de cette seconde journée un grand moment de musique de chambre.
Muziektheater Amsterdam (00.31.20.6.255.455) et www.dno.nl, le 22 septembre à 17 h 30. Prochain spectacle : « Mefistofele », de Boito (Rizzi/Vick) du 6 au 29 octobre.
Aussi à l'affiche de la saison 2004/2005 du Nederlandse Opera : « Lucio Silla », de Mozart, « La Norma », de Bellini, « Die Tote Stadt », de Korngold, « L'Amour des trois oranges », de Prokofiev, « Rages d'amour », de Rob Zuidam, « Rigoletto », de Verdi, et « Tea », de Tan Dun.
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