CHEF-D'OEUVRE de Johann Strauss père, « Die Fledermaus », avec ses vrais bourgeois viennois, sa fausse comtesse hongroise et son prince russe neurasthénique, condense tout le charme de l'Empire austro-hongrois à son apogée. Le metteur en scène Otto Schenk, deus ex machina de l'Opéra de Vienne, s'en est emparé et ses productions ont fait des enfants dans le monde entier.
On disposait déjà en DVD de sa production munichoise filmée en 1987 sous la direction de Carlos Kleiber, musicalement ce que l'on peut faire de mieux dans le genre vertige au bord du gouffre. Puis la production viennoise a été éditée* sous la direction de Theodor Guschlbauer en 1980 avec une distribution idéale : Lucia Popp, Edita Gruberova, Brigitte Fassbaender, Bernd Weikl et Walter Berry, ensemble qui était déjà une seconde génération pour ce spectacle légendaire.
Voici disponible la première génération, en première absolue sur DVD, filmée en 1972 et curieusement en studio par Otto Schenk en personne (et avec lui-même en un inénarrable Frosch, gardien de prison), avec Gundula Janowitz, Eberhard Wächter, Erich Kunz, Wolfgang Windgassen, Waldemar Kment… toute l'aristocratie de la célèbre maison viennoise. Le spectacle y perd un peu en spontanéité mais un certain nombre de numéros vocaux sont inoubliables. Aucun amateur de ce champagne de l'opérette ne voudra laisser passer l'occasion.
« So What ! ».
On a souvent parlé ici du pianiste autrichien Friedrich Gulda, disparu dans les premiers jours de notre siècle, véritable excentrique dans le bien sérieux paysage du piano classique européen. Taxé de folie, Gulda répond : «So What!» dans un documentaire passionnant paraissant sur DVD ainsi qu'une sélection de pièces de ses maîtres absolus qu'étaient Debussy, Bach, Mozart, Schubert et Beethoven, et certains exercices de jazz qui avaient défrayé la chronique. Une interview de 1986 avec le célèbre critique munichois Joachim Kaiser remet quelques pendules à l'heure au sujet de ce grand musicien.
Dans le même temps paraît le second volume de « The Gulda Mozart Tapes », suite d'un document retrouvé après sa mort, dont on a raconté ici l'histoire, enregistré dans des conditions précaires dans la solitude d'un hôtel autrichien où il s'était enfermé hors saison en 1982, mais superbement remastérisé par son propre fils. Six sonates supplémentaires du divin Mozart jouées sans rubans, ni afféterie. Indispensable !
Toutes les références citées : Deutsche Grammophon/Universal sauf * TDK.
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