L'esprit de famille

SI LE GRAND FRERE américain n'avait pas volé à son secours, il est certain que Daewoo reposerait en paix au cimetière des éléphants.
Sauvée de la faillite par General Motors, Daewoo semble avoir retrouvé le punch depuis un an. En chute libre sur le marché domestique, les ventes progressent en Europe, mais pas encore de manière significative en France où le réseau de distribution est toujours en cours de réorganisation.
L'arrivée de nouveaux produits (Kalos, Evanda et Nubira) n'a pas encore eu les effets positifs espérés.
L'optimisme est malgré tout de rigueur au sein de l'équipe dirigeante française qui vise les 11 000 unités (4 300 en 2003) cette année !
Le lancement de la Lacetti tombe à pic pour nourrir cette ambition. Une simple étape si l'on en croit Hardy Spranger, le président de GM Daewoo Europe. Daewoo a en effet de nombreux projets dans ses cartons, un petit 4 x 4 de loisirs qui sortira à la fin de l'année, un autre plus imposant - de la taille d'un Santa Fé - début 2005, suivi par une Kalos trois portes et une Matiz nouvelle génération. L'opération redressement est en bonne voie.

Sobre et efficace.
Conçue sur la base de la Nubira, cette Lacetti dessinée par Giugiaro rompt avec un passé un peu trouble. Faire oublier la soporifique Lanos, ne sera pas un exercice trop périlleux. Rivaliser avec les 307, Mégane, Golf, Astra, Stilo et bientôt la Citroën C4, relève en revanche de l'utopie. La Lacetti a des ambitions plus modestes.
D'abord, celle de se faire connaître. Le client à la recherche d'une berline familiale, bien équipée et bon marché trouvera incontestablement son bonheur avec cette berline sobre et efficace.
L'espace disponible à l'arrière, le dessin de la planche de bord, le volume du coffre modulable (dossiers rabattables 1/3-2/3), le confort de la suspension, la qualité des matériaux (les coloris restent tristes) et la palette des motorisations composent un ensemble assez homogène.
Sans diesel, le défi risque hélas d'être délicat à relever. Les amateurs de gazole devront patienter jusqu'à la fin de l'année 2005. C'est à ce moment seulement que Daewoo, récupérera le moteur conçu par GM Power Train, fournisseur attitré de Fiat, Lancia, Suzuki et Opel.
Dans l'immédiat, la Coréenne se contente de trois motorisations essence multisoupapes, dont le 1,4 l monté sur la compacte Kalos. C'est néanmoins le 1,6 l qui devrait faire recette.
Au niveau dotation, la version de base 1,4 l ne prête guère le flanc à la critique. Seule manque à l'appel la climatisation, manuelle sur la 1,6 SX, à régulation électronique sur la 1,8 l CDX.
Avec des performances et un équipement supérieurs, la 1,6 l se présente sous un jour encore plus favorable. Sommet de gamme, la 1,8 l CD propose la direction assistée asservie à la vitesse (simple sur les autres modèles), le volant réglable en hauteur et profondeur (en hauteur seulement sur SE), l'antipatinage, les vitres arrière électriques, l'essuie-glace avant capteur de pluie.
Un système d'alarme antivol - livré en accessoire contre supplément - complète le dispositif. A noter que la peinture métallisée ou nacrée est facturée 350 euros dans tous les cas de figure.