La France vient de rejoindre l’étude Mimosa pour tester le premier vaccin dans la récidive du cancer de l’ovaire. Ce cancer est rare, avec environ 4 500 nouveaux cas diagnostiqués en France, mais un taux de mortalité de 75 %. Un dépistage souvent tardif, dû à la discrétion des symptômes, explique en partie ce mauvais pronostic. La prise en charge thérapeutique est à la fois chirurgicale et chimiothérapeutique, associant carboplatine et paclitaxel en perfusion en six cures. « Cependant, malgré les excellents résultats de cette thérapeutique de première ligne (80 % de rémissions), 75 % des patients rechutent au bout de 6 à 8 mois. C’est ainsi que la durée médiane de survie est seulement de 3 à 4 ans pour ce cancer », constate le Pr Jacques Dauplat (Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand).
Antigène CA125-like
Lancé en 2006, l’essai Mimosa, qui inclut 870 patientes dans 9 pays, est la première étude de phase III d’une telle envergure destinée à tester l’abagovomab en thérapie de consolidation. « L’abagovomab est un vaccin qui stimule le système immunitaire féminin de telle manière que celui-ci sélectionne et détruise les cellules tumorales afin de prévenir toute récidive de la tumeur. C’est un antigène « CA125-like » conçu pour ressembler à l’antigène CA125, une protéine retrouvée en grandes quantités à la surface des cellules tumorales dans le cancer de l’ovaire », explique le Pr Eric Pujade-Lauraine (Hôpital Hôtel-Dieu, Paris).
L’objectif principal de l’étude est d’évaluer la survie à long terme sans récidive des patientes traitées. Les critères secondaires sont la survie globale (mesurés jusqu’à 5 ans après le critère primaire), l’innocuité du traitement et la durée de la réponse immune. Ainsi, les résultats de l’objectif principal (effet sur la rechute) seront obtenus en décembre 2010. Tous les résultats seront connus en 2015.
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