AU CONGRES mondial de médecine tropicale qui s'est tenu à Marseille du 15 au 20 septembre 2005, le Dr Ben Gilbert, un chimiste britannique qui travaille depuis quarante-sept ans au Brésil au recensement et à l'analyse des végétaux soignant les maladies des tropiques, a présenté un travail sur l'intérêt de différentes plantes dans le traitement du paludisme.
La première d'entre elles, Artemisia anna, utilisée en Chine depuis des millénaires comme antipaludéen, fait actuellement l'objet d'une développement par l'industrie pharmaceutique. Mais alors qu'il faut 3 000 mg d'artésémisine en comprimés pour soigner un malade, 48 mg de cette substance utilisée sous forme d'infusion suffisent pour obtenir un même résultat. Cette efficacité accrue de la plante pourrait être en rapport avec la présence de flavonoïdes et de polyacétilènes qui majorent l'activité thérapeutique.
Association avec l'artémisinine.
Ces substances sont également contenues dans d'autres plantes amazoniennes étudiées par le Dr Gilbert pour leurs vertus médicinales, telles que la Bidens pilosa dont l'association avec l'artémisinine mérite, selon le chercheur, d'être étudiée. D'autant que cette plante pousse également dans des zones d'Afrique de l'Ouest touchées par le paludisme.
D'autres recherches sont en cours sur des plantes aux propriétés similaires, comme la Quassia amara ou l' Ampelozizyphus amazonicus. Cette dernière, très largement consommée en Amazonie sous le nom de bière indienne, mais encore absente des ouvrages de pharmacologie, semblerait dotée de propriétés protectrices vis-à-vis du Plasmodium. Dans l'armée brésilienne, les soldats utilisent des extraits de cette racine pour combattre le paludisme lors de leurs déplacements en forêt.
Enfin, une autre plante, l' Argemome mexicana considérée comme une mauvaise herbe en Afrique, est utilisé au Mali sous forme de décoction par des guérisseurs traditionnels avec des résultats qui semblent prometteurs.
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