LE FESTIVAL de Venise, qui se tient jusqu'au 6 septembre, propose un programme exigeant dans lequel le cinéma français est en bonne place. «Une sélection française aussi conséquente qu'inattendue», dit « le Film français ». En compétition (21 films), Werner Schroeter (« Une nuit de chien ») et Barbet Schroeder (« Inju, la bête dans l'ombre », avec Benoît Magimel) voisinent avec les moins connus Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic (« l'Autre »). Hors compétition, Agnès Varda et Claire Denis sont en compagnie d'un jeune auteur, Fabrice de Weltz (« Vinyan »). Des découvertes aussi dans la section « Horizons », avec Arnaud des Pallières, Philippe Grandrieux, Jean-Pierre Duret et André Santana.
Forte présence également sur la lagune, du Japon (Takeshi Kitano, Hayao Miyazaki, Mamoru Oshii) et de l'Italie (Pupi Avati, Ferzan Özpetek, Pappi Corsicato, Marco Bechis).
Mais les Américains ne manqueront pas le rendez-vous, pour le spectacle et le glamour, avec notamment George Clooney et Brad Pitt, dans « Burn After Reading », comédie d'espionnage des frères Coen, qui a ouvert hier le festival, Charlize Theron et Kim Basinger (« The Burning Plain », de Guillermo Arriaga) et Anne Hathaway (« Rachel Getting Married », de Jonathan Demme).
La Semaine de la critique permettra de découvrir sept premiers films en avant-première mondiale, dont « l'Apprenti », de Samuel Collardey, docu-fiction sur un adolescent qui fait des études d'agriculture, et « Kabuli Kid », de l'Afghan Barmak Akram, réfugié en France depuis l'âge de 15 ans, l'histoire d'un nouveau-né abandonné dans un taxi et de la tentative de retrouver sa mère.
Le jury de la compétition sera présidé par Wim Wenders et celui de« Horizons » par Chantal Akerman, tandis qu'Abdellatif Kechiche présidera le jury international du prix Luigi De Laurentiis de la meilleure première oeuvre, qu'il avait lui-même reçu en 2000 pour « la Faute à Voltaire », avant d'être distingué en 2007 du prix spécial du jury pour « la Graine et le Mulet ».
L'Amérique à l'heure normande.
Les premiers films sont aussi à l'honneur, comme chaque année, à Deauville, où le festival du cinéma américain se tient du 5 au 14 septembre. Ils sont 5 sur les 11 oeuvres en compétition, le jury étant présidé par Carole Bouquet.
De nombreuses avant-premières sont à l'affiche, comme « Mamma Mia ! le film », avec Meryl Streep, « l'Échange », de Clint Eastwood, ou « Miracle à Santa Anna », de Spike Lee, qui aura droit à un hommage et à la projection de l'intégrale de son oeuvre (17 films)*. Une vingtaine de films au total seront présentés en avant-première nationale, avec, entre autres acteurs, Steve Carell (dans le rôle de Max la Menace et dans un film romantique en duo avec Juliette Binoche), Samuel L. Jackson, Pierce Brosnan, Kevin Spacey (« Recount », sur les bulletins de vote recomptés en Floride lors de l'élection présidentielle de 2000), Uma Thurman, Ben Kingsley, William Hurt, Helen Hurt (actrice et réalisatrice de « When She Found Me »).
Des hommages également : à la comédienne Parker Posey, à l'acteur Ed Harris, qui présentera son second film en tant que réalisateur, le western « Appaloosa », avec Viggo Mortensen et Renée Zellweger, et au réalisateur, costumier et réalisateur Mitchell Leisen (1898-1972), auquel la Cinémathèque de Paris consacre une rétrospective jusqu'au 2 novembre.
Une nouvelle section, « Grand Angle », permettra de mettre en avant le travail du cinéaste indépendant Charles Burnett, qui sera présent. Quatre films seront projetés, dont sa première oeuvre, « Killer of Sheep », tourné en 1987, déclarée «trésor national» par le National Film Registry, tourné avec des acteurs non professionnels dans le quartier de Watts, à Los Angeles, qui sortira en France le 24 septembre.
Des documentaires sur la société américaine (« les Docs de l'oncle Sam ») et des classiques du cinéma américain (« les Nuits américaines », dix jours de projection non stop, 24 heures sur 24), dont des « introuvables », feront la joie des cinéphiles.
Enfin, le prix Michel-d'Ornano, destiné à aider un premier film français, sera remis à « Johnny Mad Dog », de Jean-Stéphane Sauvaire, sur un enfant-soldat en Afrique. Et le prix littéraire récompensera François Forestier pour « Marilyn et JFK » (Albin Michel).
* festival-deauville.com.
** Spike Lee fera aussi l'objet d'un hommage à la Cinémathèque française, du 3 au 28 septembre (cinematheque.fr).
D'autres films nouveaux
On s'amuse, on rigole. Avec Victoria Abril et André Dussolier dans « leur Morale... et la nôtre »», de Florence Quentin. Avec Sally Hawkins, prix d'interprétation au festival de Berlin pour le rôle de l'institutrice toujours épanouie de « Be Happy », de Mike Leigh. Ou encore avec Uma Thurman qui, devant la caméra de Griffin Dunne, se retrouve avec « Un mari de trop » (avec Colin Firth et Jeffrey Dean Morgan). Ou, pour les amateurs de délire plus ou moins contrôlé, avec Adam Sandler, espion et coiffeur d'élite dans la parodie « Rien que pour vos cheveux », de Dennis Dugan.
De l'épouvante ? « Spirits », film américain signé Masayuki Ochiai, remake d'un succès thaïlandais, « Shutter ». Et pour l'action, violente, voyez les frères Pang et leur « Bangkok Dangerous », avec Nicolas Cage. Ces deux derniers films faisant l'objet d'un avertissement au public.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature