Sécurité Localisées pour 22 % d’entre elles à l’hôpital, les agressions contre les médecins sont en légère baisse en 2011, selon l’Observatoire de la sécurité des médecins, organe du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom). Il enregistre cette année 822 déclarations en 2011 contre 920 en 2010, mais déplore un taux bien supérieur à la moyenne de l’observatoire, qui est de 651 déclarations. Le taux de victimisation* est lui aussi en recul, passant de 0,46 en 2010 à 0,41 en 2011. Le Cnom constate aussi que les médecins rechignent de plus en plus à déposer plainte (- 4 % par rapport à 2010). « La violence contre les médecins explique en partie la désertification de certaines zones. Les zones urbaines de non-droit deviennent des zones de non-droit sanitaires », a regretté Michel Legmann, président du Cnom. Le département où le nombre de déclarations et le taux de victimisation sont les plus importants (67 déclarations et 1,77 de taux de victimisation) reste la Seine-Saint-Denis (93).
Les violences touchent majoritairement les généralistes, qui représentent 60 % des victimes. Parmi les spécialistes, les ophtalmologues sont les plus touchés par la violence (6 %), suivis par les gynécologues/obstétriciens (5 %), les psychiatres (4 %), les médecins du travail (3 %) et les dermatologues (3 %). Les femmes sont 44 % à se déclarer victimes, alors qu’elles ne constituent que 40 % de la démographie médicale. Quant aux causes de l’agression, elles concernent pour 70 % d’entre elles l’acte de soins. Pour ce qui est du motif de l’agression, les reproches relatifs à la prise en charge sont en hausse (23 % en 2010 contre 26 % en 2011). Alors que les vols et tentatives de vols sont en baisse (23 % en 2011 contre 25 % en 2010), tout comme les agressions physiques (12 % contre 13 % en 2010) et que les actes de vandalisme stagnent (12 % en 2010 et 2011), les agressions verbales et menaces augmentent, représentant ainsi plus des deux tiers des incidents (63 % en 2010 contre 70 % en 2011). À noter : la gravité des incidents est en baisse, puisque, s’ils ont entraîné en 2009 une interruption de travail pour 10 % d’entre eux, en 2011, les ITT s’élèvent à 8 %, soit une baisse de 2 % en deux ans.
Par ailleurs, parmi les actions mises en place pour prévenir ces violences, un protocole d’accord a été signé en avril dernier, respectivement entre les ministères de l’Intérieur, de la Santé et de la Justice.
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