LA PLACE DE LA BASTILLE, à Paris, envahie par des nounours. Pour la Journée mondiale des enfants, le samedi 20 novembre, l'Association internationale des victimes de l'inceste (Aivi) organise une manifestation destinée à impliquer le grand public dans la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants.
Les téléspectateurs de « On ne peut pas plaire à tout le monde » ont été invités à envoyer un nounours (avec un ruban blanc pour les victimes d'inceste) et à venir en chercher un le 20 novembre à la Bastille. Parallèlement, un manifeste a été envoyé aux professionnels impliqués dans la protection des enfants (travailleurs sociaux, médecins, enseignants...) et aux élus et mis en ligne sur le site de l'association.
Changer le code pénal.
Ce manifeste, qui pourra être signé lors de la manifestation de samedi, rappelle les chiffres de maltraitance et propose un programme d'action. L'Aivi fait vingt propositions. Elle demande la réintroduction dans le code pénal du crime d'inceste et l'imprescriptibilité des crimes et des délits sexuels sur enfants, pour que les victimes puissent porter plainte même des dizaines d'années après. Le député UMP Christian Estrosi a déposé sur le bureau de l'Assemblée une proposition de loi en ce sens : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur un mineur de moins de 15 ans par son ascendant légitime, naturel ou adoptif, est un inceste ou viol incestueux. L'inceste est présumé ne pas avoir été consenti par le mineur de moins de 15 ans, jusqu'à preuve du contraire. » L'inceste ainsi défini serait puni de vingt ans de réclusion ; le délai de prescription serait lui aussi de vingt ans et ne commencerait à courir qu'à partir de la majorité de la victime.
L'association souhaite, entre autres, la mise en place d'études sur les victimes et sur les conséquences des maltraitances sexuelles, des campagnes d'information grand public, la détection des enfants maltraités dès la crèche avec des outils ludiques, la prise en charge pluridisciplinaire de l'enfant présumé victime et une formation d'Etat pour toutes les personnes en contact avec lui...
Samedi, à la Bastille, de 9 heures à 21 heures, des avocats de la fédération Osons Agir expliqueront aux visiteurs les recours qui s'offrent aux victimes et à leurs proches et des associations de prévention présenteront leurs actions. Des psychiatres et des psychologues, qui ont soigné des victimes, exposeront les troubles multiples qui peuvent les toucher, y compris quand elles sont adultes. Et aussi, une exposition, des artistes, des animations.
Aivi, Maison des associations, 20, rue E.-Pailleron, 75019 Paris, www.aivi.org, contact@aivi.org.
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