Chaque année, l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) fait le bilan des évolutions de la société française à partir des données statistiques recueillies par lui-même et les services statistiques publics. La septième édition de « France, portrait social »*, qui paraît aujourd'hui, offre une vue d'ensemble de la situation socio-économique avant d'examiner des thèmes plus spécifiques.
Le tableau économique de 2002 est morose : le ralentissement de l'économie, amorcé en 2001, se poursuit, l'emploi stagne, le chômage progresse. Mais le revenu disponible des ménages continue à progresser (+ 3,9 % en monnaie courante) et le pouvoir d'achat augmente de 1,9 %. Les allégements d'impôts et la hausse des prestations sociales sont passés par là. Alors qu'entre 1995 et 2000 la croissance des ressources de la protection sociale a été plus rapide que celle des emplois, c'est le contraire qui se passe à partir du milieu de 2001 et en 2002. Plusieurs effets se combinent, explique l'INSEE : la croissance des prestations vieillesse, la natalité en hausse qui entraîne le rebond des prestations familiales, la hausse du chômage et des dépenses de santé. Pour 2002, le montant total des prestations de protection sociale atteint 443,3 milliards d'euros et 29,1 % du PIB, loin tout de même du maximum historique de 1996, à 29,4 %. La vieillesse et la survie constituent la part la plus importante (43,5 %) des prestations sociales, devant la santé (34,8 %) ; suivent la famille (9,9 %) et l'emploi (7,5 %), le logement (3 %) et la pauvreté et l'exclusion (1,4 %).
« Les revenus sont dynamisés par le système socio-fiscal », résume l'INSEE, qui note que le revenu disponible des ménages représente en moyenne 93 % de leur revenu brut. Mais la différence est plus grande pour les ménages sans enfant (89 %) que pour les familles (98 %). « La politique sociale française se caractérise par une dimension familiale forte », et les prestations familiales représentent environ la moitié des transferts.
Sur la période de 1996 à 2000, le niveau de vie s'est accru de 75 %, une hausse qui a bénéficié surtout aux plus pauvres (les 10 % de personnes ayant le niveau de vie le plus faible sont passées de 600 euros par mois en moyenne en 1996 à 650 euros) et aux plus aisés (de 3 470 euros à 4 070 euros). Et la pauvreté a reculé, peut-on se réjouir avec l'INSEE, puisque la proportion des ménages (les unités de consommation, pour parler le langage statistique) disposant de moins de 547 euros par mois (la moitié de la moyenne des revenus) est passée de 7,2 % à 4,8 % en 2000.
« France, portrait social », édition 2003-2004, 226 pages, 12 euros, en vente en librairie et dans les points de vente INSEE (tél. 01.41.17.66.11, www.insee.fr).
D'autres données
- Le divorce touche trois couples sur dix. Dans plus de la moitié des cas (60 %), il intervient par consentement mutuel, avec une procédure qui dure 9,9 mois en moyenne. Mais le divorce pour faute résiste (38 %), davantage, selon l'INSEE, à cause des contraintes procédurales que par une volonté délibérée des couples ; dans ce cas, il faut patienter, toujours en moyenne, 17,3 mois.
- Dans l'Union européenne, l'espérance de vie à la naissance est actuellement de 75,3 ans pour les hommes et de 81,4 ans pour les femmes. La moyenne va baisser avec l'arrivée de dix nouveaux pays, qui ont une espérance de vie le plus souvent inférieure à 70 ans pour les hommes (64,5 ans en Lettonie, détenteur des records inférieurs) et 80 ans pour les femmes (75,6 ans). En France, rappelons-le, l'écart entre hommes et femmes se resserre mais, avec 7,3 ans (75,6/82,9), il est l'un des plus élevés de l'UE.
- Les dépenses de logement, chauffage et éclairage sont le poste le plus important de la consommation des ménages (18,6 %), devant les transports (11,9) et l'alimentation (11,6).
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