Lutte contre les déserts médicaux, accès aux services d’urgence en moins de 30 minutes, pacte de confiance pour l’hôpital public. Telles sont les grandes orientations de la « stratégie nationale de santé » défendue par la ministre de la Santé Marisol Touraine, dans la lignée du programme défendu par le candidat Hollande. Dans une lettre adressée au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, les usagers du collectif interassociatif sur la santé (CISS) se disent « prêts à prendre part » à l’édification de cette stratégie et mettent en lumière les éléments qui, selon eux, méritent que l’on s’y attarde.
« Avec la transition épidémiologique, la question de l’accès aux soins de premier recours pour tous et en tout point du territoire revêt une importance croissante », analyse le collectif. Qui dénonce un blocage financier. Les agences régionales de santé (ARS) n’ont pas encore entre les mains de moyens suffisants pour supporter les initiatives locales en matière d’offre de soins de proximité, « offre qui ne saurait d’ailleurs se résumer aussi simplement que certains le croient à la multiplication des maisons de santé pluriprofessionnelles ».
Le CISS salue par ailleurs « l’audace » des mesures avancées par les 24 blogueurs de la « Médecine générale 2.0 ». « Ces propositions ont le mérite de la cohérence, et elles ne provoquent pas de rejet massif, contrairement à de nombreuses autres comme celles récentes du Conseil national de l’Ordre des médecins », constatent les usagers. Les mesures de coordination des soins soutenues par les syndicats MG France et l’Union syndicale des pharmaciens d’officine (USPO) sont aussi appréciées. Le collectif appelle donc Jean-Marc Ayrault à « faire masse de ces propositions, les arbitrer et permettre qu’elles puissent se concrétiser au niveau des bassins de santé ».
L’hôpital, concède enfin les usagers, « a besoin d’être conforté » et adapté de manière « structurelle ». Et d’appuyer leur propos en rappelant qu’« à la fin de l’année 2011, la Direction générale de l’offre de soins [a reconnu] que plus de 10 % des lits de médecine générale sont occupés de façon inadéquate et que la mise en œuvre des solutions adaptées, toutes charges comprises, recèlerait plus de 3 milliards d’euros d’économies chaque année ».
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