Selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), les usagers ne sont pas seulement des cadres d’entreprises et les professions intellectuelles et artistiques, mais aussi des chômeurs, étudiants, intérimaires, intermittents, ouvriers et employés.
Menée auprès d’un échantillon de 50 usagers « cachés », c’est-à-dire n’ayant jamais été en contact avec les centres de soins ou la justice, cette enquête qualitative révèle que « plus de la moitié des usagers rencontrés ont connu un épisode de consommation compulsive de cocaïne au cours de leur vie, d’une durée d’au moins un mois à plusieurs années d’affilée, et en ont subi des dommages ». Ces dommages sont souvent d’ordre économique (endettement, perte de logement, etc.), mais se caractérisent aussi par « un retrait de la vie sociale et affective », analyse l’auteur de l’étude, la sociologue Catherine Reynaud-Maurupt. Contrairement à ce que montre l’étude de l’OFDT, les travaux menés dans les années 1990 montraient que la grande majorité des usagers qui n’étaient pas en contact avec des centres de soins, avaient un usage contrôlé du produit.
Le type de consommateurs a aussi changé. Alors qu’ils étaient « monoconsommateurs », leur profil est désormais celui de « jeunes polyconsommateurs, entrés dans l’usage de cocaïne par le biais de l’espace festif, souvent électro », et pour qui « la cocaïne est souvent le dernier produit consommé après tout un tas de produits », explique-t-elle.
Le basculement vers un usage problématique de la cocaïne intervient au moment du premier cycle universitaire ou de l’entrée dans la vie active. « Très souvent, ils ont une première consommation et une connaissance du milieu festif au moment du lycée », indique la sociologue, mais le dérapage se produit « une fois le bac en poche, lorsqu’on s’émancipe de ses parents, qu’on prend un appartement, une colocation », explique-t-elle. Le rapport est consultable sur le site www.ofdt.fr.
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