« DE L'ÉCHANGE AU PARTAGE de données informatisées : un enjeu pour les professionnels de santé. » Ce thème de réflexion (visant principalement les messageries sécurisées et le dossier médical personnel – DMP) vient de rassembler à Montpellier les représentants – présidents et responsables des commissions informatiques – de 17 unions régionales de médecins libéraux (URML), en compagnie notamment de Michel Gagneux, inspecteur général aux affaires sociales et pilote de la mission de relance du DMP.
«Une première», résume le Dr Dominique Jeulin-Flamme, présidente de l'URML de Languedoc-Roussillon et initiatrice de la rencontre qui se félicite que, «tous syndicats confondus», les médecins aient répondu en nombre à son invitation. L'idée, explique-t-elle, était double : «Nous voulions montrer que les unions sont capables de travailler ensemble et que nous pouvions discuter avec les institutionnels pour avancer.» Dans quelle direction ? A priori, les pistes tracées par Michel Gagneux dans son récent rapport (« le Quotidien » du 25 avril) conviennent plutôt aux URML. «Le DMP, il faut le construire pas à pas, en repartant des expériences du terrain; il ne faut surtout pas croire qu'il pourra être livré clé en main et du jour au lendemain aux médecins», fait valoir le Dr Jeulin-Flamme.
Pionniers.
Faut-il voir dans la rencontre de Montpellier la preuve de ce que les médecins libéraux croient encore au DMP ? «Les acteurs de terrain que nous avons réunis sont évidemment ceux qui sont mobilisés par ce chantier. Il est difficile d'en tirer une conclusion sur l'implication de tous les médecins, mais peut-être que la solution aujourd'hui n'est pas que 30000 médecins s'y mettent en même temps. Il faut des pionniers, que les URML accompagneront», estime la présidente de l'union du Languedoc-Roussillon. L'enthousiasme n'empêche pas les unions, échaudées par le précédent de 2006 – les premières expérimentations de DMP avaient été stoppées – de plaider la simplicité : avançons avec des outils fonctionnels, utiles, faciles, sans aller trop vite, en espérant faire ensuite tache d'huile parmi les professionnels, ont proposé les URML à Montpellier. Elles ont également dégagé leurs priorités : l'identifiant patient, les certificats hospitaliers, l'interopérabilité. Déterminées à devenir «force de proposition» sur les chantiers des messageries sécurisées et du DMP, les 17 unions ne vont pas en rester là. Elles devraient sans tarder se retrouver pour une deuxième rencontre en Rhône-Alpes.
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