On savait depuis longtemps que les transferts de dépenses entre les enveloppes consacrées à l'hôpital et la médecine de ville étaient une réalité.
Et que l'étanchéité financière entre ces postes n'était que théorique.
Mais pour la première fois, une étude conduite à la demande des unions régionales de médecins libéraux en Languedoc-Roussillon, entre 1998 et 1999, a mis en évidence l'importance de ces flux financiers (« le Quotidien » du 5 octobre). Elle souligne en particulier l'incidence majeure sur les dépenses de médecine de ville des prescriptions dites « hospitalières » faites dans des hôpitaux mais délivrées dans des pharmacies d'officine.
Pour le Dr Patrick Brezac, président de la conférence des présidents d'union régionale, « le transfert massif des prescriptions de l'hôpital sur la médecine de ville est une réalité incontournable ». « Or, ajoute-t-il , contrairement à l'hôpital, les médecins de ville ne peuvent refiler la patate chaude à personne... »
La conférence des présidents d'union envisage de demander prochainement aux autres unions de mener localement la même enquête. Afin d'enfoncer le clou ? « Un des enseignements de cette étude, déclare déjà le Dr Pierre Monod, président de l'Union Languedoc-Roussillon, c'est que lorsqu'on parle de "dérapage" de la médecine de ville, le mot est gratuit ou tout au moins abusif. »
(1) Sous l'expertise de la société Arthur Andersen. Septembre 2001.
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