E MMENES par l'AMUHF (Association des médecins urgentistes hospitaliers de France) et par le SUH (Syndicat des urgences hospitalières) et rejoints par le collectif du personnel des urgences, les urgentistes n'entendent pas baisser les bras après leur grève du 14 juin.
Lors d'une assemblée générale organisée à Paris et réunissant une trentaine de médecins de toute la France (la Normandie, le Nord, la région PACA étaient représentés), ils ont brandi la menace d'un conflit très dur à la rentrée. Plus de réquisitions, plus de gardes, plus de consultations : les médecins des services d'urgences sont unanimes. Ils ne feront pas de cadeau si le gouvernement ne leur fait pas un « signe fort » pendant l'été sur trois revendications : les moyens (statutaires, humains et matériels) nécessaires au bon fonctionnement de leurs services, les conditions de mise en œuvre de l'aménagement et la réduction du temps de travail (ARTT), et la création d'une spécialité de médecine d'urgence. Dans l'intervalle, voyant arriver l'été et la fermeture de lits hospitaliers qui l'accompagnent avec inquiétude, les urgentistes vont organiser des actions ponctuelles.
Des affiches expliquant la situation aux patients des urgences vont être placardées dans les services. Un signalement systématique aux autorités des « mises en péril » des malades faute de moyens va être organisé. Et quelques coups d'éclat vont émailler la saison estivale : des opérations de péage autoroutier gratuit, des interventions aux universités d'été des partis politiques ont été évoquées. Les urgentistes sont de plus en plus nombreux à dénoncer les « pertes de chance » des patients. Lors de leur assemblée générale, un praticien de l'hôpital Bichat s'est dit révolté par « ces grand-mères qui meurent sur des brancards dans la salle de bains » de son service. Les médecins du Nord ont, quant à eux, décidé de répertorier tous les dysfonctionnements de leur activité (listes de gardes non pourvues, lits d'aval manquants, morts évitables) et d'en envoyer chaque jour la liste à leur directeur, à leur agence régionale de l'hospitalisation (ARH), et peut-être aux médias.
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