Sur décision de l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) d'Ile-de-France, l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) suspend provisoirement l'accueil des urgences entre 20 heures et 8 heures. Cette cessation partielle d'activité devait commencer hier soir.
L'ARH, dans le courrier qu'elle a fait parvenir à l'hôpital le 11 octobre pour l'avertir de sa décision, ne dit pas quand aura lieu le retour à la normale. D'ici là, les urgences nocturnes sont transférées au centre hospitalier intercommunal (CHI) de Poissy (Yvelines), situé à quelques kilomètres de Saint-Germain-en-Laye.
Pour le personnel soignant des urgences de l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye, cette décision est inadmissible. D'abord parce qu'elle « risque fort de conduire à une dégradation de l'offre de soins dans le département », estime le Dr Patrick Hirtz, urgentiste à Saint-Germain-en-Laye, pour lequel l'hôpital de Poissy, qui assure environ 42 000 urgences par an, ne pourra absorber tout ou partie des 33 500 urgences réalisées par son établissement.
Vers une fermeture définitive ?
Une décision inadmissible, juge également le personnel, parce qu'aucune information ne leur a été fournie concernant leur éventuelle redistribution (vingt-deux infirmiers et six médecins équivalent temps plein travaillent dans ce service d'urgences).
En fait, le personnel vit très mal la fusion qui a eu lieu entre leur hôpital et celui de Poissy en 1997, sur décicion de l'ARH. « Il a été décidé contre notre gré que les urgences chirurgicales lourdes seraient toutes transférées à Poissy », explique Maria Barbadillo, infirmière aux urgences de Saint-Germain-en-Laye, qui regrette de n'avoir plus à traiter que les urgences médicales. « Cette mesure est d'autant moins justifiée, poursuit-elle, que chez nous tout fonctionne, tandis qu'à Poissy, les urgences manquent régulièrement d'infirmiers ou de médecins. »
« En fait, pressent le Dr Hirtz, derrière tout ça se cache la fermeture programmée et définitive de notre service, laquelle annoncera la fermeture complète de l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye. » Une opinion que partage l'ensemble de son équipe, et contre laquelle l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye compte bien se battre.
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