L ES urgences de l'hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP) ont accueilli hier leurs premiers malades.
Très attendue par les autres hôpitaux de l'Ouest parisien mais limitée pour l'instant aux « urgences de proximité » - le SAMU et les pompiers ne conduisent pas encore de patients aux urgences de l'HEGP - cette mise en service accuse un retard de près de trois mois sur la date initialement prévue. La légionelle étant passée par là, ce n'est en effet que lundi qu'une mission d'expertise diligentée le 8 mars par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, et le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, a donné son feu vert. Pompidou peut désormais « fonctionner sans risque résiduel particulier, le risque de légionellose étant aujourd'hui maîtrisé, a jugé cette mission, en particulier rien ne s'oppose à l'ouverture (de son) service d'accueil des urgences (SAU) ».
Si ce service ne fonctionne pas encore à plein, ce qui signifie que Cochin ou Ambroise-Paré vont continuer à prendre en charge les cas graves, c'est que les lits d'aval qui lui permettraient d'hospitaliser des malades sérieux ne sont pas tous ouverts. Toujours en phase de « montée en charge » de ses capacités, l'hôpital n'accueille que 500 malades contre les 827 prévus à terme.
En attendant que l'établissement affiche complet, les experts nommés par le gouvernement recommandent que soit maintenu, « au moins jusqu'à septembre 2001 », le dispositif de veille renforcée ( « contrôle une fois par mois des paramètres physico-chimiques et bactériologiques de l'eau ») installé après que le réseau d'eau chaude de l'hôpital a été identifié comme responsable de l'épidémie de légionellose. Une épidémie apparue à la fin de l'année 2000, qui a touché neuf malades de l'HEGP, causant directement la mort de deux d'entre eux.
Le rapport d'expertise tire par ailleurs des leçons de l'expérience de l'HEGP pour d'autres chantiers hospitaliers. Il demande en particulier que soient revus « la conception des réseaux d'eau chaude » et le « management du processus de gestion de la qualité de l'eau ».
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