UNE URTICAIRE relève d'une prescription d'antihistaminique tandis que les corticoïdes ont des indications limitées. Il ne faut pas perdre de vue qu'à côté de l'allergie (aliments, piqûres d'insectes, médicaments), la cause déclenchante d'une urticaire peut être d'origine physique, idiopathique, infectieuse, voire le contact avec la chenille processionnaire. Devant un oedème de Quincke sans atteinte muqueuse, la vigilance est de mise lorsque le patient a des troubles de déglutination et d'hypersalivation : en cas d'oedème pharyngolaryngé, le traitement d'urgence comprend l'adrénaline par voie nasale ou en intramusculaire, à répéter si besoin. En ce qui concerne la survenue de bronchospasme, lié à un allergène connu ou masqué dans l'alimentation industrielle ou encore induit par un effort physique après le repas, le recours à un bronchodilatateur d'action rapide s'impose.
Le choc anaphylactique.
La grande urgence est le choc anaphylactique, dont les symptômes vont d'une urticaire généralisée avec sensation de malaise et d'anxiété au collapsus cardio-vasculaire ou à la détresse respiratoire ; il nécessite toujours une surveillance du patient en milieu hospitalier durant plusieurs heures qui suivent car un choc secondaire est possible, justifiant un passage en réanimation.
Le bilan allergologique se situe 6 à 8 semaines après l'épisode aigu : anamnèse policière, tests cutanés (à interpréter en fonction des résultats des témoins négatifs et positifs), tests sanguins, voire des tests de réintroduction/provocation.
La majorité des réactions allergiques aux aliments sont IgE médiées, s'aggravent dans le temps et peuvent survenir même lorsque l'allergène est présent à l'état de trace, alors que dans le cas des fausses allergies alimentaires l'ampleur de la réaction dépend de la dose ingérée d'un aliment, connu pour favoriser la libération de l'histamine ou de la tyramine. S'il s'agit d'une allergie alimentaire vraie, il est nécessaire de suivre le régime d'éviction de l'aliment en cause (en surveillant l'étiquetage de tous les ingrédients des produits finis) et le patient doit avoir sur lui une trousse d'urgence avec l'adrénaline auto-injectable.
Autres grandes causes d'anaphylaxie : le latex et les médicaments ; plus la réaction au médicament est sévère, plus le risque d'allergie est élevé et concerne aussi d'autres médicaments de la même famille chimique. Il s'agit, d'une part, de manifestations de la réaction inflammatoire par l'histaminolibération ou par l'activation de l'acide arachidonique et, d'autre part, d'accidents immunoallergiques plus ou moins sévères et relevant de différents mécanismes : d'hypersensibilité de type immédiat (avant deux heures), d'hypersensibilité retardée (lymphocytes T anti-médicament) ou complexes immuns déclenchant la cytotoxicité.
La session organisée par le Club d'immuno-allergologie biologique dans le cadre du MEDEC, avec la participation des Drs E. Letellier (Paris), N. Abuaf (Paris), A. Seringulian et M. Dona (Paris).
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