Il existe aujourd’hui huit centres hospitaliers universitaires aux Pays-Bas1. Créés il y a une quinzaine d’années, ces établissements, appelés UMC (Universitair medische centra), ont un statut privé à but non lucratif, comme l’ensemble des hôpitaux néerlandais. Ils sont issus de la fusion, en une même entité et un même lieu, des facultés de médecine et des hôpitaux académiques. Les UMC fonctionnent autour de trois missions principales : l’enseignement et la formation, la recherche clinique et l’offre de soins. Les étudiants sont ainsi confrontés à des patients dès le début de leur formation et le personnel médical (médecins, infirmiers) est presque dans son intégralité associé à leur formation. Caractéristique importante pour leur mission de recherche clinique, les UMC accueillent principalement les soins dits « les plus complexes » – maladies rares, maladies génétiques, transplantations, cancers complexes, etc. Toutefois, ils délivrent aussi des soins plus courants, ce qui se reflète notamment dans leur mode de financement. En effet, ils sont confrontés, pour ces soins ordinaires, à la logique de concurrence mise en œuvre par les réformes des années 2000. Comme les autres hôpitaux, ils doivent maintenant négocier leurs tarifs avec les assureurs. Pour les soins les plus complexes, un mécanisme de péréquation a été mis en place, les hôpitaux universitaires percevant une somme forfaitaire pour faire face aux dépassements de coûts.
Mais ce système n’est pas sans poser de nombreuses questions pour l’avenir. Les UMC devraient recevoir de plus en plus de patients aux pathologies complexes. Ils vont être conduits à se spécialiser et à transférer les patients aux pathologies plus « ordinaires » vers les autres hôpitaux. Une logique médicale qui n’est pas forcément compatible avec la nouvelle logique de financement. Tout le défi des UMC est maintenant de trouver le bon « mix » entre le financement apporté par les prises en charge lourdes et celui apporté par les soins ordinaires.
Pour le reste, le budget des UMC provient des ministères de l’Éducation, de la Culture et des Sciences et des subventions sont accordées pour la recherche, mais au prix d’une concurrence intense entre les UMC pour les obtenir.
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