PRENANT conscience que le besoin d'information des patients requiert des moyens nouveaux, quelques établissements mettent en chantier des projets de télévision interne : le CHU de Marseille vient de lancer une chaîne interne, avec réalisateur audiovisuel, reporters, studio et même maquilleuse ! Dans la cité ducale, HTV Nancy diffuse depuis plus d'un an, de 8 heures à 20 heures, tous les jours. Après une expérimentation réussie, la communauté hospitalière, sous la houlette de son président, Paul Castel, décide d'étendre le panel à une douzaine de CHU pilotes. Lille, Grenoble, Metz, Reims... ont grossi les rangs. L'AP-HP s'engage aussi dans cette voie.
Mais la télé hospitalière ne date pas d'hier. En dehors de quelques expériences malheureuses, d'autres, souvent plus modestes continuent d'exister. Toulouse a lancé en 2004 sa chaîne pour enfants animée par Odile Viguié. Dominique Chappé dirige à Paris une équipe orientée vers la formation professionnelle, et Bernard Roche à Vichy équilibre son budget avec des productions externes. Amiens organise depuis 1988 un festival de films médicaux, Lorquin un festival de films psy... Toutes ces initiatives étaient jusqu'à présent aussi disparates qu'isolées.
L'organisation du premier colloque TV à l'hôpital témoigne d'une tendance de fond où mutualisation et rationalisation des moyens se conjuguent dans l'intérêt du patient. Imagine-t-on Jean Castex, qui inaugurera ce colloque, vanter la téléréalité ou la série « Urgences » ? Probablement pas. La télé à l'hôpital ne serait-elle pas différente de l'idée qu'on s'en fait généralement ? Ne serait-elle pas tout simplement le média le plus efficace pour informer les patients ?
Chaque hôpital peut avoir sa chaîne télé interne.
L'irruption de nouvelles technologies de diffusion de l'information (photo numérique, lecteurs MP3, Internet...) touche aussi le monde de la vidéo et offre, pour la première fois, de réels outils d'information du patient. Une évolution à la portée de tous, car chaque établissement qui dispose d'un réseau TV câblé peut s'abonner à un service clé en mains pour 200 euros par mois.
Créer sa chaîne de TV interne, sans recruter une équipe dédiée, sans investir dans un studio est aujourd'hui possible. Cela demande une réelle implication du patient, pour évaluer et orienter les contenus, une réelle coopération des établissements, pour mutualiser productions, expériences, savoir-faire. Et pourquoi pas instaurer un rendez-vous annuel pour progresser dans l'ambition partagée d'améliorer la qualité de l'information santé à l'hôpital ?
Un après-midi sera consacré à un autre média : la radio hospitalière. Jean-François Lemoine (France Info après Europe 1), Sandrine Pacitto (Radio'Hôp) ou encore Philippe Minster (Radio FRM à Orléans) transmettront leur passion.
Le temple de la connaissance scientifique, l'Inist (Institut de l'information scientifique et technique) mettra son architecture Jean Nouvel à disposition des congressistes pendant deux jours et offre d'en diffuser les moments forts sur le net en streaming. De quoi faire de ce congrès la première émission d'une nouvelle ère d'échanges tout à fait cathodiques.
En pratique
Congrès Hôpital-Télévision, dont « le Quotidien du médecin » est partenaire : 13 et 14 octobre à Nancy.
Organisateur : CHU de Nancy et AP-HM www.chu-nancy.fr, tél. 03.83.85.14.78).
Publics : tous professionnels de santé, publics ou privés, associations de patients, industriels du médicament...
Renseignements : Bertrand Demangeon, b.demangeon@chu-nancy.fr.
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