PARMI EUX, les trois « Van’s », trois chorégraphes majeurs du XXe siècle : Van Dantzig, Van Manen et Van Schayk, à qui cette compagnie doit sa gloire internationale. On regrette d’écrire que la France n’a pas le culte de ces chorégraphes autant que les pays anglo-saxons et germaniques. Quel luxe, toujours apprécié à sa juste valeur, qu’une compagnie pouvant danser avec un orchestre dans la fosse et, comme c’est le cas ici, pour deux chorégraphies avec un soliste instrumental ou vocal sur scène !
Accompagnées par l’excellent Holland Symphonia dirigé par Martin Yates, ces deux soirées présentées consécutivement étaient d’un haut niveau musical. Pour la danse aussi le niveau était particulièrement élevé car cette compagnie, qui excelle à présenter les classiques du répertoire, comme cette année avec « Casse-noisette » et « Le Lac des Cygnes », accorde une grande part de son activité aux répertoires néoclassique et moderne.
Parmi les six pièces constituant le programme de ces deux soirées, on retiendra surtout le déjà grand classique qu’est « Quatre derniers Lieder » de Rudi Van Dantzig, d’après l’oeuvre ultime de Richard Strauss. Cette pièce, créée à Amsterdam en 1977, est toujours d’une très grande fraîcheur, inspirée par l’esprit des duos d’amour du ballet romantique avec ses quatre couples menés sur le chemin du bonheur par un Ange, ici magnifiquement interprété par Rubinald Rofino Pronk. La soprano israélienne Gal James a donné avec une voix aux moyens impressionnants une interprétation très expressive du chant du cygne straussien.
Hans Van Manen, qui fut, de 1973 à 1987, chorégraphe résident de cette compagnie (et passa le même temps avec l’autre grande compagnie néerlandaise, le Nederlands Dans Theater) a réalisé à l’occasion de ces programmes une création, « Six piano pieces » sur des musiques aussi diverses que Bach, Janacek, Andriessen et Bon, qui s’enchaînaient à merveille et donnaient lieu à un superbe ensemble, fondé principalement sur l’expression corporelle et culminant par un intense duo d’amour sur un mouvement de sonate de Janacek, joué sur scène par Olga Khoziainova.
A côté de ces deux grands moments, d’autres pièces plus anciennes paraissaient moins fortes et n’avoir pas aussi bien passé l’épreuve du temps comme le néoclassique « In light and Shadow » de Krysztof Pastor (2000) sur la célèbre « Suite n° 3 » de J.S. Bach ou bien « Spiegel Bevriezend » (1995) de Toer Van Schayk sur une musique originale assez belle du Néerlandais Micha Hamel.
Une excellente et assez exhaustive démonstration de la suprématie d’une Ecole de danse que l’on aimerait voir plus souvent figurer au programme de nos compagnies.
Het National Ballet au Muziektheater d’Amsterdam (+31.20.625.54.55 et www.het-ballet.nl). Prochain spectacle : « Het Zwanenmeer » (« Le Lac des Cygnes » du 22 mars au 9 avril).
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