L A migraine est une maladie invalidante, qui altère la qualité de vie. Douze pour cent de la population en souffre, soit de 6 à 7 millions de Français. La mise au point de la classe des triptans découle directement des avancées physiopathologiques récentes sur la migraine et, notamment, la découverte du rôle joué par la sérotonine dans le déclenchement de la crise migraineuse. Actuellement sont commercialisés le sumatriptan, le zolmitriptan et le naratriptan. Dans les mois à venir, ce sera le tour de l'eletriptan, de l'almotriptan et du tromatriptan. Ils se présentent sous différentes formes galéniques : comprimés, spray, lyoc, etc. Ce sont des agonistes des récepteurs 5HT1b/1d à la sérotonine, qui entraînent une vasoconstriction des vaisseaux et une diminution de l'inflammation neurogène.
Des essais cliniques rigoureux, menés selon les critères de l'IHS (International Headache Society), ont permis de mettre en évidence l'efficacité et la tolérance des triptans. Ainsi, sur la céphalée migraineuse, de 60 à 70 % des patients sont répondeurs 2 heures après la prise, avec une constance de la réponse. Ils sont efficaces sur les symptômes associés, notamment digestifs. Ils sont également efficaces sur la migraine matinale et la migraine cataméniale.
En ce qui concerne leur tolérance, les effets secondaires sont rares, généralement mineurs et transitoires. Les contre-indications sont essentiellement les affections cardio-vasculaires. Leur association est contre-indiquée avec les dérivés de l'ergot de seigle, le méthysergide, les IMAO. La prise concomitante d'inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine est une contre-indication relative, du fait de l'existence d'un risque sérotoninergique, exceptionnel. Enfin, les triptans ne sont pas efficaces sur l'aura migraineuse.
A l'heure actuelle, il n'existe pas d'algorithme validé permettant de dire si l'on peut utiliser les triptans en première intention, de façon très précoce, plutôt que par paliers comme cela est préconisé par l'Agence du médicament. Les triptans ne sont pas le traitement parfait de la crise migraineuse, mais ils sont sous-utilisés : près de la moitié des migraineux s'automédiquent essentiellement avec des antalgiques simples, non spécifiques. Les études FRAMIG 1 et GRIM 2 ont montré leur très faible utilisation, de l'ordre de 3 à 5 %, dans la population générale. Une étude à paraître (FRAMIG 2) montre que 71 % des patients prennent au moins trois unités thérapeutiques d'un même traitement lors de la crise, et 34 % six unités ou plus. Seuls 7,6 % des migraineux prennent un triptan. Ils sont pris en deuxième intention, souvent associés à d'autres antalgiques.
D'après la communication de C. Lucas (Lille), Société française de la douleur et Société française d'études des migraines et céphalées.
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