Pour la quatrième année consécutive, le Grand Jury des Tremplins a sélectionné dix projets de création d'entreprises portés par des scientifiques de moins de 35 ans. Quatre formes d'aides leur sont apportées par ce programme : un mécénat financier de 31 000 euros par projet, le soutien d'un membre de l'Office technique d'études et de coopération internationale (OTECI), une formation juridique et managériale sur mesure par l'université Paris-Dauphine, et le suivi par les experts du groupe Aventis-Pharma.
L'initiative de la fondation s'associe aux efforts publics que la France déploie pour tenter de combler son retard sur les Etats-Unis dans le domaine des biotechnologies. Le ministère de la Recherche a lancé en 1999 le concours national d'aide à la création d'entreprises dans les technologies innovantes, un appel à projet qui a abouti à la création de 31 incubateurs d'entreprises. En 2000, dix de ces incubateurs fortement impliqués dans les sciences de la vie et trois spécifiquement dédiés aux biotechnologies se sont regroupés au sein de la Fédération française des bio-incubateurs. En 2002, 90 millions d'euros sont prévus pour des garanties de prêts bancaires permettant aux entreprises de biotechnologies françaises d'acquérir des sociétés étrangères propriétaires de technologies complémentaires aux leurs. Par ailleurs, 60 millions d'euros vont être alloués pour un nouveau fonds d'amorçage des jeunes pousses.
Les entreprises de biotechnologies ont plutôt bien résisté à la récente turbulence financière et ont passé le cap tourmenté de 2000. En France, elles attirent de plus en plus les fonds de capital-risque : + 45 % d'investissements au cours du premier semestre 2001 (source Chausson Finance), 58 millions d'euros ont été levés pour les sciences de la vie (16 % des placements début 2001).
Des réseaux
Une autre évolution notable est la structuration du secteur. De nouveaux partenariats ont été scellés avec l'industrie pharmaceutique et 2001 a vu des rapprochements de sociétés de biotechnologies entre elles. Car aujourd'hui, pour accélérer la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques, la tendance est aux réseaux. Les PME dédiées aux biotechnologies se regroupent, profitant de la fertilisation croisée des différentes disciplines et les grands groupes pharmaceutiques proposent à leurs prestataires de R&D de devenir copropriétaires des produits développés en commun. En 2002, la fondation Aventis-Institut de France, à la demande des lauréats des Tremplins, a aussi décidé de créer le Club Alfa. Cette structure indépendante, portée par le mécénat de la fondation Aventis, assure émulation et solidarité entre les jeunes chercheurs. L'ambition de ce réseau, constitué des 22 jeunes entreprises lauréates et des experts qui ont accompagné le programme des Tremplins depuis 1998, est d'apporter un soutien technique et moral au quotidien. Physico-chimistes, généticiens, biologistes cellulaires et moléculaires, enzymologistes, bio-informaticiens, pharmacologues... se côtoient pour partager réussites et difficultés, espoirs et déconvenues. Tous ces projets en émergence constituent un pari scientifique que la fondation Aventis veut relever, car si la réussite de ces chercheurs-entrepreneurs repose sur leur capacité d'innovation et d'adaptation, la qualité de la préparation du projet et l'accompagnement de la jeune entreprise durant les premières années de création sont déterminantes.
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