Aide naturelle
L'équitation vient au dixième rang de tous les accidents sportifs, au cinquième des accidents graves. L'incidence est inférieure à 1 accident pour 1 000 heures de pratique. Ces accidents surviennent plus volontiers en extérieur (60 %), à une allure élevée et sont plus fréquents chez les moins de 12 ans et les adultes de plus de 30 ans. C'est le membre supérieur qui est le plus souvent traumatisé.
« Aide naturelle » en équitation, la main est reliée à la bouche du cheval par l'intermédiaire des rênes et du mors. Le poignet est « dans le prolongement de l'avant-bras » en inclinaison neutre, en pronosupination neutre, les doigts fermés sur la rêne qui entre en contact avec le bord cubital du cinquième doigt et le bord radial de la deuxième phalange de l'index sur laquelle vient s'appliquer la pulpe du pouce. Cette dernière prise pollici-digitale termino-latérale est très puissante empêchant les rênes de glisser alors que la prise digito-palmaire est souple permettant ainsi des variations dans la tension de la rêne. Les changements de direction vont être provoqués par une supination du poignet, les doigts gardant la même attitude. Si on dispose les 4 rênes dans la même main, chaque rêne est interposée entre les deuxièmes phalanges des doigts longs et le pouce verrouille les rênes groupées sur la deuxième phalange de l'index. Lorsque les 2 rênes sont tenues dans une seule main, l'une passe entre la deuxième phalange de l'annulaire et de l'auriculaire.
Réaction brutale
L'association d'une mauvaise tenue de ces liens et la réaction brutale du cheval, s'il fuit ou se cabre, provoque le traumatisme. Il peut en être de même lors d'un choc direct sur l'encolure du cheval (refus ou dérobade à l'obstacle, coup de pied), voire lors d'une chute de cheval en continuant à tenir les rênes. La fréquence des lésions traumatiques de la main du cavalier est très certainement sous-estimée car elles nécessitent rarement une consultation spécialisée.
Entorses
Les entorses siègent volontiers au niveau de l'articulation interphalangienne proximale des trois derniers doigts et plus particulièrement au niveau de l'articulation métacarpophalangienne du cinquième rayon et ce d'autant plus que la rêne est tenue entre le quatrième et le cinquième doigt.
Ligament latéral radial
Une rupture du ligament latéral radial peut se produire à la suite d'un choc direct de la main sur l'encolure du cheval lors d'une dérobade ou un refus à l'obstacle, à la réception d'un saut. Dans certains cas, ces ruptures peuvent nécessiter une réparation chirurgicale, tout particulièrement lorsqu'il s'agit du pouce. Les lésions chroniques sont responsables d'une adduction résiduelle du cinquième doigt qui peut entraîner des accrochages et autoaggraver la lésion initiale.
Amputation, brûlure, morsure
Des cas d'amputations ont également été rapportés. Ces amputations intéressent essentiellement le pouce au niveau interphalangien, métacarpophalangien ou métacarpien. Des lésions pulpaires peuvent également se rencontrer.
La survenue de brûlures dues au frottement des longes et des cordes sur la paume de la main nue ne doit pas être négligée. Enfin, plus exceptionnelles, les morsures au niveau de la main sont graves car elles sont très délabrantes du fait de la morphologie des dents du cheval pouvant aboutir à une amputation partielle ou totale des doigts avec une composante d'arrachement. Ces morsures sont également très tétanigènes.
Prévention
La prévention tient donc une place essentielle dans la pathologie de la main du cavalier et des règles de sécurité sont indispensables : porter des gants (des gants adaptés à la pratique de l'équitation existent dans le but de protéger la main) ; bannir alliances et bagues ; respecter les règles techniques, en particulier dans la tenue des rênes et des longes ; entretenir et améliorer le matériel ; instruire le cavalier des règles de sécurité.
D'après la communication du Dr P. Jacoulet (clinique Notre-Dame-d'Espérance, Perpignan) lors d'un Symposium sur la main du sportif, organisé, à Paris, par l'Institut de la main.
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