Mis en place il y a 100 ans, l’Intradermoréaction à la tuberculine (IDR) est l’outil de référence de l’infection tuberculeuse latente et le seul à être remboursé. Pourtant ce test connaît des limites non négligeables : nécessité d’une technique parfaite, interprétation opérateur-dépendant, nécessité de deux visites à 72 heures d’intervalle. L’IDR manque de spécificité (fréquence de faux positifs, notamment parce qu’elle ne permet pas de distinguer les patients vaccinés par le BCG de ceux infectés) ; elle est également peu sensible avec des faux négatifs.
Les tests IGRA (interferon gamma release assay) sont des tests sanguins simples qui permettent de dépister les personnes infectées par la bactérie responsable de la tuberculose. Le test IGRA QuantiFERON-TB Gold a une valeur prédictive positive 6 fois supérieure à celle de l’IDR pour identifier les personnes atteintes d’ITL qui vont évoluer vers une tuberculose active. Il élimine pratiquement tous les faux positifs grâce à une spécificité de 99,2 %, permettant ainsi de réduire de 70 % le nombre de patients à traiter par rapport à l’IDR.
Reproductibilité assurée
Contrairement à l’IDR, ni la vaccination antérieure par le BCG, ni la plupart des autres mycobactéries n’ont d’influence sur les résultats obtenus par les tests IGRA. Ces tests ne nécessitent qu’une seule visite et leurs résultats obtenus en 24 heures sont reproductibles. Ainsi, comme l’explique le Pr Bertrand Dautzenberg, groupe hospitalier Pitié Salpêtrière à Paris « Les tests IGRA permettent une meilleure prise en charge que l’IDR dans les enquêtes autour d’un cas de tuberculose, sélectionnant mieux les cas à traiter. Ils peuvent remplacer l’IDR chez les patients atteints par le VIH, pour la surveillance des professionnels de santé, chez les patients devant être mis sous traitement anti-TNF alfa et les enfants de 5-15 ans chez qui un dépistage de la tuberculose est indiqué ».
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