Un arrêté permettant le recours par les médecins à un test de dépistage rapide du virus du sida dans quatre «situations d'urgence» a été publié mercredi au Journal officiel. Ce type de test permet d'obtenir un diagnostic de séropositivité en 30 minutes après prélèvement d'une simple goutte de sang au bout du doigt. Ces tests rapides pourront être réalisés par les médecins de ville et, dans les établissements de santé ou les services de santé, par les médecins, les biologistes médicaux ou les sages-femmes, ainsi que par les infirmiers et les techniciens de laboratoire, sous la responsabilité d'un médecin ou d'un biologiste médical.
Selon l’arrêté, le test rapide d'orientation diagnostique (TROD) pourra être utilisé en cas d'accident d'exposition au sang, en cas d'exposition sexuelle récente, au cours d'un accouchement pour une femme dont on ne connait pas le statut sérologique ou encore «en cas d'urgence diagnostique devant des symptômes évoquant un sida». Le résultat du test rapide sera annoncé au patient «au cours d'une consultation médicale individuelle», précise le texte. Il sera «obligatoirement validé», que le résultat soit négatif ou positif, par un diagnostic biologique classique.
Cette décision du ministère de la Santé était très attendue. Elle va dans le sens du renforcement du dépistage préconisé depuis plusieurs mois par le Conseil national du Sida et par son président le Pr Willy Rozenbaum.
Aides se félicite dans un communiqué de la parution de l’arrêté : «Ce texte est une première étape dans l'évolution du dispositif réglementaire du dépistage du VIH en France, tel que recommandé en 2006 par le Conseil national du sida (CNS), et réaffirmé par la Haute Autorité enSanté(HAS) en 2008 et 2009», indique Aides. L'association fait cependant «part de ses craintes concernant l'adoption du dispositif réglementaire à venir». Elle évoque notamment le devenir du protocole de recherche dans lequel elle est engagé depuis novembre 2008 aux côtés de l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), afin d'expérimenter une forme de dépistage rapide, à destination de la communauté gay, réalisée directement par des acteurs associatifs (étude ANRS-Comtest). Ces actions de dépistage communautaire «risquent de tomber dans l'illégalité dès le 30 juin, en l'absence d'un dispositif réglementaire légalisant cette procédure», souligne-t-elle. Or, pour Aides, «il semble aujourd'hui évident que ces textes en cours de rédaction ne seront pas disponibles à cette date».
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