La médecine suit le monde tel qu’il est, et doit être pensée dans un monde tel qu’il sera, avec ses avancées scientifiques spectaculaires, mais aussi dans sa complexité, en des temps d’hyper-communication, avec à disposition une information instantanée qui inonde le grand public, des sites internet de santé au contenu incontrôlable mais qui fleurissent partout et des dispositifs connectés informant en temps réel sur sa fréquence cardiaque, son activité physique ou la qualité de son sommeil.
Des temps qui sont marqués aussi par le vieillissement de la population, la montée en puissance des maladies chroniques et l’exigence légitime des patients et des entourages de savoir, de comprendre pourquoi et comment, de partager les choix, nos choix de soignants.
Et il y a aussi la démographie médicale décroissante, l’absolu besoin de partager et de se coordonner, s’organiser entre professionnels de santé. Donc autant de réponses humaines, organisationnelles, technologiques, à développer, dans des temps de crise et de nécessaires économies de santé, impliquant de situer au mieux le rôle de chacun, d’optimiser les moyens.
Au fond, ce numéro illustre bien ces courants d’apparence contradictoire : avancées médico-technologiques et réflexion sur l’avenir de nos spécialités. Depuis la compréhension de questions complexes, métaboliques, endocriniennes, génétiques, environnementales, thérapeutiques à d’autres avancées dans le domaine des capteurs, de la télémédecine et face à l’urgent besoin de mieux s’organiser dans ce qu’on nomme le parcours de soin... Il ne faudrait pas oublier notre métier, souvent mal connu des autorités de santé, celui d’endocrino-diabétologue, adulte comme pédiatre, une spécialité se vivant toujours en sursis de par ses particularités.
Nous maîtrisons assez peu d’outils techniques et beaucoup de science, de savoir faire, d’approche humaniste. Les solutions passent par plus de maîtrise des technologies et plus d’implication dans cette médecine complexe, dans cette société qui bouge, dans l’intérêt de notre métier, pour le plus grand bénéfice des malades. Ce numéro a donné la parole à ceux qui s’engagent aujourd’hui face à ces défis, illustrant certains des enjeux actuels.
Professeur à la faculté de médecine de Grenoble, université Joseph Fourier
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