REFERENCE
Affaissement de l'ourlet
En évoluant, cette fragilité de la lèvre rouge va entraîner une réduction de la tonicité globale de la lèvre, un affaissement de l'ourlet des lèvres (véritable arc de soutien de la lèvre) et une moindre résistance de la structure labiale d'où une évolution rapide des rides du plissé solaire.
Il faut savoir lire une lèvre
La prise en charge du remodelage des lèvres et la gestion des indications des différentes techniques passe d'abord par l'analyse, l'observation et la compréhension des remaniements anatomiques induits par le vieillissement. « Il faut savoir lire une lèvre », souligne le Dr Lakhdar Belhouari (Toulouse).
Les éléments à analyser sont :
- sur la lèvre rouge, son galbe, la prédominance médiane qui est pulpeuse, l'ourlet, le relief de l'arc de cupidon (liseré labial) et le tubercule médian qui est sous-jacent ;
- sur la lèvre blanche, sa hauteur, le philtrum et ses crêtes philtrales et deux types de rides, les rides du plissé solaire et les rides radiaires.
Chronodermie : tous les plans
Le vieillissement intrinsèque lié à l'âge et génétiquement déterminé, ou chronodermie, intéresse tous les plans : osseux, musculaire, cutanéo-muqueux avec atrophie de ces divers éléments, et diminution de leur volume induisant la verticalisation de la lèvre blanche (ce qui donne un effet d'allongement), une diminution du volume de la lèvre rouge qui devient plus fine, aboutissant à la rétrusion labiale.
Redonner du volume
Le traitement a pour objectif de redonner du volume par des techniques d'implants, d'injections de produits de remplissage profond plus ou moins résorbables, de réinjection de graisse autologue (graisse non traumatisée et centrifugée), les injections se faisant essentiellement entre appui dentaire et appui labial pour obtenir une éversion et un déroulement de la lèvre rouge.
Vieillissement aggravé extrinsèque
Le vieillissement aggravé extrinsèque, ou héliodermie, intéresse le derme superficiel avec élastolyse, source de rides superficielles. Il prédomine sur la lèvre supérieure qui est convexe, plus exposée alors que la lèvre inférieure qui est concave, à « l'ombre de la lèvre supérieure » et, de ce fait, moins soumise aux agressions héliodermiques.
Dans ce cas, c'est la surface qui doit être traitée, essentiellement par des techniques d'abrasion, qu'elles soient mécaniques, chimiques ou thermiques, à un moindre degré par des techniques de remplissage superficiel.
Rides radiaires
Quant aux rides radiaires, véritables plis d'expression figés débordant souvent sur la lèvre rouge, elles sont dues à l'atrophie musculaire plus qu'aux modifications intrinsèques de la peau. Un simple traitement superficiel, notamment abrasif, serait inefficace, une destruction plus profonde obtenue en augmentant les constantes du laser exposerait aux risques de complications, en particulier cicatricielles et hypopigmentaires.
Ces rides profondes relèvent d'un traitement destiné à majorer le galbe musculaire par injection profonde ou greffe et par le remodelage de l'ourlet labial.
La combinaison des différentes techniques
Au total, l'analyse des modifications des lèvres induites par le vieillissement guidera le praticien dans la prise en charge du remodelage des lèvres et le choix du traitement, « sachant qu'il n'existe pas de technique idéale et que c'est la combinaison des différentes techniques qui optimisera les résultats tout en gardant à l'esprit la nécessité d'évaluer le ratio bénéfices/risques », conclut le Dr Lakhdar Belhouari.
Anti-aging World Conference 2003. Les lèvres, le pourtour buccal et le sourire. Session présidée par le Dr Michel Tordjman (Paris).
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