Protection des données

Les syndicats hospitaliers accusent l’AP-HP de pratique de fichiers nominatifs illicites

Publié le 26/04/2014

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L’AP-HP entre dans la tourmente. Le syndicat Avenir hospitalier accuse la direction de l’Hôpital européen Georges-Pompidou de pratiquer des évaluations nominatives de médecins hospitaliers. Selon une source proche du dossier, la directrice de l’HEGP, Anne Costa, se serait fait pirater sa boîte mails dans laquelle se trouvaient des grilles de bons et mauvais points attribués à certains chirurgiens et anesthésistes.

Ce qui fait bondir le syndicat, c’est que « ces fichiers ont été envoyés au doyen de l’hôpital, Patrick Berche, dont l’avis reposera sur ces données et des commentaires d’Anne Costa jugés diffamatoires par certains ».

« Il n’y a pas de “guerre” entre les médecins et l’administration », martèle Martin Hirsch qui défend l’administration à la tête de l’HEGP. Quant à la CME de l’hôpital, elle déclare, selon Le Quotidien du Médecin, que les données nominatives ont été extraites de fichiers déclarés à la Cnil. De plus les chiffres seraient faux.

Résultats de l’affaire, six chirurgiens ont porté plainte au pénal. Le syndicat des chirurgiens des hôpitaux de Paris a saisi la Cnil et se porte partie civile pour soutenir les chirurgiens « maltraités » par leur direction. Suite du feuilleton, le 23 avril dernier, Le Canard enchaîné sort un article explosif. L’hôpital Robert Debré est également accusé de ficher ses agents en fonction de leur comportement plus ou moins docile. La pratique illicite de ces fichiers est dénoncé par le syndicat dans d’autres hôpitaux (Brest, Cochin, Sainte Anne). Martin Hirsch a expliqué que la direction de l’AP-HP se mettra en conformité avec la Cnil d’ici un délai d’un mois. Bref, il n’est pas besoin de soufflet pour activer le feu à l’AH-HP. Il s’alimente tout seul.