LA CSMF, LE SML ET ALLIANCE se rendront une dernière fois au siège de la Cnam, vendredi prochain, dans l'espoir de parvenir à un accord sur les revalorisations d'honoraires des médecins libéraux et les objectifs de maîtrise médicalisée pour 2006.
Trois heures de réunion mercredi soir n'ont pas permis aux partenaires conventionnels d'entamer un dialogue constructif. Comme la semaine précédente, les discussions ont rapidement achoppé sur la hausse rapide d'un euro du C réclamée par les syndicats, mais que le directeur de l'assurance-maladie refuse à court terme.
A leur arrivée mercredi soir, les leaders des médecins n'avaient guère de doute sur l'issue de la négociation. « Ça s'annonce très mal », lâchait d'emblée le président de la Csmf, le Dr Michel Chassang. « Le scénario catastrophe est enclenché, dramatisait pour sa part le Dr Dinorino Cabrera (SML) . Je sens venir le clash. Ça pourrait se terminer mal et pas tard ».
Le président du SML ne croyait pas si bien dire. Ouverte à 21 h 30 dans une « ambiance très tendue », la négociation n'a jamais réellement commencé.
Les médecins ont fait un rapide tour de table et rappelé leurs exigences. La Csmf, le SML et Alliance, qui tablent sur un C à 23 euros à l'horizon 2007, ont fait front commun en réclamant une augmentation d'un euro de la consultation des généralistes à très brève échéance. Le directeur de l'Uncam n'a pas donné suite à cette demande et a réitéré ses propositions aux médecins (lire ci-dessous).
« A qui cédera le premier ».
« Ça coince, reconnaissait dès 22 h 30, un membre de la délégation du SML. Le directeur nous a redit que les objectifs de 2005 n'étaient pas tout à fait atteints, que les médecins devaient respecter l'Ondam 2006 et que le comité d'alerte pouvait s'agiter en cas de dérapage. Nous tournons en rond. Il veut bien mettre en place des mesures correctrices pour les spécialités mises en difficulté par le parcours de soins (dermatologie, ORL et rhumatologie) et appliquer la hausse d'un euro de la majoration de coordination (dans le parcours de soins), mais il ne veut rien entendre sur la hausse du C en attendant d'avoir plus de visibilité. C'est à qui cédera le premier, nous ne sommes pas prêts de lâcher ».
Après une interruption de séance et de longs conciliabules entre les présidents de syndicats, une suspension définitive de la réunion a été décidée peu après minuit.
Une ultime date a donc été fixée à l'agenda des partenaires. Cette « der des ders » est programmée le vendredi 10 février, à 14 h 30. Deux jours plus tôt devrait se tenir une réunion au ministère de la Santé sur le secteur optionnel.
En attendant un hypothétique accord, la Csmf demande à tous les médecins de reporter les rendez-vous prévus avec les délégués de l'assurance-maladie. Le SML annonce pour sa part des « ripostes graduées » en cas d'échec.
« Personne n'a intérêt à ce que ça casse, mais ça peut casser, car chacun a un mandat contradictoire », reconnaît un participant. Le jeu de poker menteur auquel se sont livrés les partenaires conventionnels n'a finalement servi qu'à faire monter la tension d'un cran. Rompus à ces joutes, les Drs Chassang et Cabrera ont face à eux un homme, le directeur de l'assurance-maladie, dont ils louent en privé les « redoutables qualités » de négociateur.
Ils savent que la réunion du 10 février leur demandera beaucoup de patience et de sang-froid pour parvenir à un accord global sur les revalorisations et les objectifs 2006 de maîtrise médicalisée, pour un montant compris entre 800 et 900 millions d'euros.
En décembre 2004, la convention médicale avait vu le jour après 20 heures d'âpres négociations. Il en faudra sans doute autant pour parvenir à la sauver.
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