La grève des cliniques lancée aujourd'hui et demain à l'initiative de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP, organisation patronale représentative de ce secteur) et de la Coordination nationale des médecins exerçant en clinique (CNMC), qui réclament 6 milliards de francs au gouvernement afin que les salaires du personnel soignant de ce secteur puissent être alignés sur ceux du secteur hospitalier public, suscite l'hostilité des centrales syndicales. Elle est qualifiée de « démagogique » par la CFDT.
« Lorsque les salariés sont en grève, les responsables de ces établissements font tout pour ne pas répondre aux revendications, ils laissent pourrir le mouvement revendicatif », explique de son côté la CGT, qui cite le cas de la clinique Miremont, dans l'Aude, qui en était lundi à son « dix-huitième jour de grève ». Selon ce syndicat, les dirigeants des cliniques n'hésitent pas non plus à assigner les grévistes devant les tribunaux pour tenter de les obliger à travailler. « Si la FHP veut vraiment se battre pour les salariés, qu'elle fasse aboutir la négociation sur la convention collective unique avec de réelles avancées, ce qui n'est pas le cas, loin s'en faut », conclut la CGT.
Force ouvrière tient le même discours et s'indigne de ce que la direction de nombreuses cliniques ait pu demander aux salariés de prendre leurs jours de récupération, de congé ou de réduction du temps de travail au moment de la grève.
De son côté, la coordination des médecins des cliniques réagit en qualifiant d' « idéologiques » les positions de la CFDT et de la CGT.
Soutien du SML
Tout en rejoignant le point de vue des autres syndicats médicaux, le Syndicat des médecins libéraux (SML) a confirmé, lors de sa dernière assemblée générale, qu'il apporte son soutien aux revendications des cliniques et « comprend » le mot d'ordre de grève d'aujourd'hui et demain. En revanche, il se déclare « perplexe quant à la consigne d'un mot d'ordre de grève illimité » que menacent de lancer la FHP et la CNMC à partir du 5 novembre si elles n'ont pas obtenu satisfaction d'ici là. « Je ne suis pas favorable à ce type d'actions, car cela risque de mettre en liquidation les cliniques déjà en déficit et de profiter uniquement aux grands établissements », déclare le Dr Dinorino Cabrera, président du SML.
Par ailleurs, le Dr Jean-Luc Préel, porte-parole de l'Union pour la démocratie française (UDF), soutient le mouvement de grève et dénonce le sort réservé aux cliniques dans le projet de loi de financement de Sécurité sociale pour 2002, où, souligne-t-il, « elles ne sont même pas mentionnées dans le rapport annexé ». Il souligne qu'il a déposé un amendement « pour rappeler leur place dans le système de soins », qui a été rejeté « avec mépris » par Claude Evin, l'un des rapporteurs de la loi.
Lire également en page 10 la tribune libre des Drs Francis Peigné et Louis Serfaty.
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