Déjà chahuté en avril 2014 par l’IGAS qui appelait à réformer sa gouvernance, corriger ses « vices de conception » et consolider son « financement insuffisant » (179 millions d’euros l’an dernier pour tous les professionnels de santé), le développement professionnel continu (DPC) est exposé à une nouvelle tempête.
Plusieurs groupes de travail ministériels chargés de corriger le projet de loi de santé abordent l’épineux dossier de la formation continue. Dans ce cadre, les syndicats de médecins libéraux tentent d’obtenir une énième remise à plat du DPC sur plusieurs points clés.
La réforme de Marisol Touraine prévoit de confier davantage de pouvoir à l’université. Les médecins rejettent cette option. « Hors de question que l’université prenne la main sur le DPC », s’emporte le Dr Patrick Gasser, président de l’UMESPE, branche spécialiste de la CSMF.
Également très remonté contre un dispositif qui permet de remplir son obligation annuelle « grâce à un programme a minima », le collège de médecine générale (CMG) veut carrément abroger le chapitre de la loi HPST qui avait donné naissance au DPC. Cette instance, qui fédère une trentaine de syndicats, d’associations de formation et de sociétés savantes de médecine générale, redoute que la concertation aboutisse à un simple « replâtrage ». Elle concentre son tir contre l’organisme gestionnaire (OGDPC), véritable pilote du DPC. Le CMG préconise la création d’un Haut conseil du DPC, une « instance consultative » qui superviserait les orientations, les besoins, les méthodes et les outils du DPC.
Gestion paritaire
Pas en reste, le Syndicat des médecins libéraux (SML) réclame la suppression pure et simple de l’OGDPC dans sa configuration. « Il y a un consensus pour demander un retour à une gestion paritaire conventionnelle et non pas une usine à gaz comme aujourd’hui », confirme le Dr François Wilthien, vice-président de MG France. Dans cette hypothèse, chaque profession deviendrait co-gestionnaire (avec l’assurance-maladie) de son propre DPC.
Il y a quelques jours, les syndicats ont suggéré que le Fonds d’assurance formation de la profession médicale (FAF-PM) récupère le budget du DPC des médecins. « Ce serait mieux géré et le financement retournerait à la profession », explique le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF.
Les médecins réclament enfin une augmentation du budget alloué à leur DPC (100 millions d’euros en 2014), estimant que la taxe ad’hoc de l’industrie pharmaceutique n’est jamais intégralement arrivée à bon port. Cette hausse permettrait de ne pas limiter la prise en charge à une action de DPC par an et par professionnel.
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