Une analyse des moyens diagnostiques

Les symptômes d'une vaginite peuvent être trompeurs

Publié le 22/03/2004
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LE DIAGNOSTIC d'une vaginite peut-il reposer uniquement sur les données de l'examen clinique ? C'est la question que se sont posée des médecins américains. Il est vrai que, classiquement, l'infection, qu'elle soit bactérienne, à Trichomonas ou à Candida albicans, présente des traits très évocateurs.
Pour obtenir une réponse à leur interrogation, Matthew R. Anderson (New York) et coll. ont procédé à une analyse de la littérature publiée sur ce thème entre 1999 et 2003. Ils ont limité leur travail aux femmes non ménopausées.

Absence de démangeaisons.

Ils en concluent que les symptômes seuls ne peuvent fournir avec suffisamment de certitude la cause d'une vaginite. Toutefois, il apparaît clairement que l'absence de démangeaisons rend le diagnostic de candidose vaginale peu probable. L'absence de perception d'une odeur désagréable peut reléguer celui d'infection bactérienne au second plan. De même, la puissance des données positives de l'examen clinique reste limitée. Certes, des signes inflammatoires orientent vers une candidose ; une odeur de fromage est plutôt prédictive d'une infection bactérienne et son absence plutôt d'une mycose.
La revue de la littérature conclut que le diagnostic d'une plainte se rapportant à une symptomatologie vaginale est obtenu facilement après examen bactériologique, surtout quand les signes sont typiques sous l'œil du microscope. « Cependant, la faible performance des symptômes individuels, des signes et des tests de laboratoire rend souvent problématique l'identification de la cause d'une vaginite », concluent les médecins américains.

« JAMA », 2004 ; 291 : 1368-1379.

> Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7504