LES FRACTURES LIÉES à l’ostéoporose touchent principalement la colonne vertébrale, la hanche (l’extrémité haute du fémur) et les os distaux du bras (poignet). Les femmes sont plus touchées que les hommes ; après 50 ans, le ratio femme/homme est de 2.
L’incidence des fractures de hanche, calculée sur la vie entière, est estimée à 17,5 % chez les femmes de type caucasien et à 6 % chez les hommes (données nord-américaines). Elles sont responsables d’une réduction de 15 % de la durée de vie, notamment du fait des comorbidités. La majorité des décès surviennent dans les 6 mois suivant l’accident. La durée moyenne d’hospitalisation est de 30 jours. Les fractures de hanche résultent souvent d’une simple chute : le patient tombe de sa hauteur. On observe une certaine saisonnalité dans la survenue de ces fractures avec une augmentation de fréquence en hiver dans les pays tempérés. Pourtant, la majorité des chutes n’est pas liée à une glissade sur un trottoir gelé, mais se passe à l’intérieur de la maison. Les populations caucasiennes sont plus vulnérables que les asiatiques. Le sex-ratio observé dans les populations blanches ne se retrouve pas dans les populations noires ou asiatiques.
L’urbanisation dans certaines parties de l’Afrique est associée à une augmentation des fractures de hanche. Toutefois, les taux africains n’atteignent pas ceux retrouvés dans les populations blanches de l’Amérique du Nord et de l’Europe.
Les facteurs de risque.
Le risque de fracture dépend de la solidité de l’os et de la nature du traumatisme. La solidité de l’os est liée à sa qualité, à son architecture et à sa masse. Ces caractéristiques ne peuvent pas être facilement évaluées in vivo, mais sont corrélées avec la densité minérale osseuse (DMO). Ainsi, une réduction de la densité osseuse est un facteur de risque important de fractures. Les paramètres sont à prendre en compte : le pic de la DMO (atteint vers 25 ans) et la perte osseuse.
S’il est évident que les facteurs génétiques influencent le pic de la densité minérale osseuse, d’autres facteurs interviennent aussi ; ce sont : l’alimentation, les facteurs mécaniques, le statut hormonal. Par ailleurs, les facteurs entraînant une perte osseuse sont : le déficit en estrogènes chez les femmes, un faible indice de masse corporelle, un tabagisme, une consommation d’alcool excessive, un apport calcique faible et pauvre en vitamine D, une inactivité physique, la prise de médicaments comme les corticostéroïdes et l’existence de maladies comme l’arthrite rhumatoïde, des maladies métaboliques.
Le ciblage des actions de prévention.
Des stratégies préventives peuvent être mises en place, à l’échelle de la population générale, ou centrées sur les populations à haut risque. Pour la population générale, la prévention de l’ostéoporose, qui doit être une préoccupation de toute la vie, repose sur des règles hygiénodiététiques, avec une alimentation riche en calcium et en vitamine D, une activité physique régulière, cela jusqu’à la vieillesse. Pour les sujets à haut risque, une modification de l’activité physique et une alimentation riche en vitamine D et en calcium doivent être complétées par des mesures thérapeutiques appropriées ciblées sur la densité minérale osseuse avec l’utilisation des médicaments stimulant la formation et empêchant la résorption osseuse.
Un algorithme, développé récemment par l’OMS, pour évaluer le risque absolu de fractures à dix ans, permet de guider le choix thérapeutique avec le meilleur rapport efficacité/coût pour les patients à haut risque. Cet algo- rithme, qui incorpore des données relatives aux facteurs de risques cliniques (fractures précédentes, utilisation de glucocorticoïdes, minceur, consommation d’alcool et de cigarettes, ostéoporose secondaire), aux facteurs de risque liés à la DMO, aux indices biochimiques de renouvellement osseux, permet d’évaluer le risque absolu de fractures et les seuils à partir desquels un traitement médicamenteux est justifié. Ces données permettent de fixer les bases d’une stratégie cohérente en santé publique pour prévenir l’ostéoporose à la fois chez l’individu et dans la population générale.
D’après la communication de Cyrus Cooper, directeur et professeur de rhumatologie, université de Southampton, hôpital général, Royaume-Uni.
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