Le 16 octobre dernier, le Dr Dinorino Cabrera, président du Syndicat des médecins libéraux (SML), avait été on ne peut plus clair en commentant la journée de grève de l'ensemble des spécialistes : « Si le gouvernement apporte une réponse positive à nos trois demandes, nous cessons le mouvement le temps de la négociation, sinon on continue et on amplifie. »
Aujourd'hui, loin des formules incendiaires, le ton est plutôt à l'optimisme mesuré : « Les déclarations du ministre de la Santé et du président de la CNAM (Caisse nationale d'assurance-maladie) , ainsi que certaines initiatives législatives comme le dépôt d'un projet de loi sur la responsabilité civile professionnelle (RCP) (...) constituent un début de réponse incontestablement positif ; en conséquence la CSMF et le SML décident de suspendre provisoirement le mouvement pendant les négociations qui s'ouvrent (...). Du déroulement et de l'issue de celles-ci dépendront les nouvelles consignes qui seront données ».
Laisser leur chance
aux négociations
Le Dr Jean-François Rey, président de l'Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE), « est satisfait de voir que le ministre prend conscience du malaise ; sur le problème des assurances, par exemple, il paraît prêt à nous apporter la garantie de la loi ». Mais surtout, le Dr Rey fait un peu de prospective politico-syndicale et analyse ainsi le comportement du ministre : « Chaque fois que des problèmes importants ont été mis en avant, comme récemment pour les généralistes ou les pédiatres, le ministre était intervenu en amont pour dire en substance qu'il fallait prendre en compte ces problèmes ; et ils ont obtenu ensuite des avancées significatives. Aujourd'hui, il dit la même chose pour l'ensemble des spécialistes, rien n'est gagné, mais au moins, laissons leur chance aux négociations. »
Et Jean-François Rey de souligner que « même Jean-Marie Spaeth » a qualifié d'intelligentes ses propositions sur les différents niveaux de consultation. Conclusion, selon le Dr Rey : « On ne fait pas la grève pour faire la grève ; pour l'instant, on négocie. »
Mais à la Coordination nationale des médecins exerçant en clinique (CNMC), le ton n'est pas le même : « Nous, nous n'avons rien contre Mattei, bien au contraire, et il faut dire qu'il hérite d'une situation impossible », indique le Dr Philippe Cuq, porte-parole de la CNMC, qui ajoute : « Le seul problème, c'est que ce qu'a dit Mattei dernièrement ne nous convient pas du tout, ça reste trop flou. ». Raison pour laquelle le mot d'ordre de grève du 4 novembre est " maintenu ".
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