• Combien de divisions ? Quels mots d’ordre ?
Au moins 2 000 spécialistes PTL ont participé la semaine dernière à la manifestation devant le ministère de la Santé pour crier leur colère contre l’accord sur les dépassements d’honoraires. Chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens avaient répondu à l’appel du BLOC, de la FMF et d’une trentaine verticalités. Ils étaient accompagnés de radiologues et d’internes de spécialité. La grève a touché entre 60 % et 70 % des 600 cliniques privées MCO, selon la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), qui soutient ce mouvement (lire ci-dessous). Le conflit a entraîné la fermeture de blocs opératoires, le report d’opérations et quelques réquisitions.
Au terme d’une semaine d’arrêt d’activité, le BLOC a mis fin à la grève pour ne pas « nuire » aux patients mais a prévenu que la contestation allait « s’amplifier » sous d’autres formes. « Notre mouvement va s’amplifier car les problèmes ne sont pas réglés mais nous ne souhaitons plus continuer sous cette forme », a admis le Dr Philippe Cuq, coprésident du BLOC. Une interruption plus longue aurait des répercussions financières lourdes pour les praticiens et les établissements (le coût moyen de la grève peut aller jusqu’à 80 000 euros par jour pour une clinique). Contrairement à celui des internes, le mouvement des chirurgiens n’a pas convaincu les Français.
• La réaction du ministère, les avancées ?
Une délégation des syndicats a été reçue par le directeur de cabinet de Marisol Touraine. Le BLOC et les anesthésistes ne sont restés que quelques minutes au ministère, ne parvenant pas à obtenir le retrait de l’avenant 8 ni la négociation d’un nouvel accord spécifique aux spécialistes des plateaux techniques.
« Cette réaction était prévisible, déclare le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF. À défaut de retirer l’avenant, nous aurions apprécié un geste, une nouvelle discussion sur les actes de secteur I oubliés ».
Le ministère insiste sur le fait que l’accord a été signé par des syndicats majoritaires. « Mais ça tangue parmi ces structures, ajoute le Dr Hamon. Plusieurs verticalités se sont désolidarisées pour soutenir la grève des chirurgiens ». Le BLOC a demandé l’arbitrage du Premier ministre. Mais Jean-Marc Ayrault est pour l’heure resté sourd à la demande des chirurgiens.
• Et demain ?
Le BLOC, soutenu par la FHP, reste l’arme au pied en lançant une triple « offensive ». Le syndicat appelle à manifester le 20 novembre aux côtés des internes et des chefs de clinique contre l’avenant 8 et contre la proposition de loi Le Roux sur les réseaux de soins mutualistes. Une nouvelle manifestation est à l’étude en décembre.
Sur le terrain judiciaire, le syndicat engagera un recours en Conseil d’État contre l’avenant 8 dès sa parution au Journal Officiel. Enfin, toujours en collaboration avec la FHP, le BLOC va mener une campagne sur les complémentaires. « Nous allons publier les tarifs de tous les contrats des organismes en présentant leurs couvertures et leurs prestations, a annoncé Philippe Cuq. Certains comparent les hôpitaux et les cliniques, nous allons comparer les mutuelles ».
Les chirurgiens en colère vont varier leurs actions. « Il y a d’autres formes que la manifestation de masse, les coordinations l’ont déjà démontré », déclare le Dr Hamon. Le groupe des médecins pigeons, rassemblés au sein de l’UFML, étudie de son côté « 5 ou 6 actions ponctuelles comme la grève de télétransmission », confie son chef de file, le Dr Jérôme Marty.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature