L'AVERTISSEMENT de l'Union des médecins spécialistes (UMESPE), adhérente à la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), est clair et net : si l'on n'aboutit pas rapidement sur la mise en place d'un secteur optionnel, ouvert à tous les médecins et pas simplement à ceux du secteur II, et si les revalorisations des tarifs des spécialistes cliniques n'interviennent pas rapidement, plus question de participer aux négociations conventionnelles. «Certes, commente le Dr Jean-François Rey, président de cette organisation, nous continuerons à siéger dans les commissions paritaires locales, pour défendre nos confrères, mais nous ne nous assiérons plus à la table des négociations au niveau national.» Car, pour le leader des spécialistes confédérés, les atermoiements n'ont que trop duré. «Voilà des années, dit-il , que l'on nous fait miroiter la création d'un secteur optionnel sans qu'il aboutisse.» On sait que lors des dernières discussions entre les partenaires conventionnels, à la fin de juillet, le principe de la création d'un nouveau secteur conventionnel pour les spécialistes exerçant en plateau technique lourd (chirurgiens, anesthésistes, gynécologues-obstétriciens) a été acquis, mais qu'il ne concernerait pas les médecins praticiens de secteur I. Ce qui, pour le président de l'UMESPE, n'est pas tolérable. «Nous n'accepterons la création d'un nouveau secteur d'exercice que s'il intéresse l'ensemble du corps médical, tous les spécialistes, y compris ceux exerçant en secteurI», affirme-t-il.
Etatisation ?
Le problème des revalorisations tarifaires est également une priorité pour le président de l'UMESPE . «Nous sommes d'ailleurs favorables, explique le Dr Jean-François Rey, au C à 23euros, mais nous demandons dans le même temps une revalorisation de toutes les spécialités cliniques qui souffrent particulièrement. Les prochaines discussions conventionnelles devront également aboutir sur ce point. Faute de quoi, nous en tirerons aussitôt les conséquences.»
L'UMESPE s'inquiète aussi et peut-être surtout des orientations du projet de loi Patients, santé et territoires. «Nous ne retrouvons dans ce texte, regrette Jean-François Rey, aucun des principes libéraux énoncés par le président de la République, lorsque nous l'avons rencontré. Au contrai-re, ce projet de santé porte la marque de l'étatisation et donne tout pouvoir à la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, et les futures agences régionales de la santé (ARS) auront autorité sur l'hôpital, mais aussi sur la médecine de ville et le médico-social.»
Pour autant, Jean-François Rey, qui regrette la remise à plat de toute l'organisation de la FMC, ne perd pas espoir d'obtenir certains aménagements de la future loi, avant qu'elle ne soit votée par les parlementaires. «Nous sommes ouverts à la concertation et à la discussion pour faire entendre nos idées, dit le président de l'UMESPE, et il nous faut mettre à profit ces prochaines semaines pour tenter de faire entendre raison au gouvernement, mais aussi aux députés et aux sénateurs qui voteront le texte.»
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