Ceux qui gagnent...
•DrJean-Philippe Sanchez, du Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR)
«Cette hausse constatée par les AGA pour les rhumatologues (+9,2%) confirme la tendance que nous ressentons. Il s'agit d'un rattrapage des années précédentes. La réforme a été dure, avec la mise en place du parcours de soins et du médecin traitant, mais les rhumatologues l'ont acceptée et sont devenus des consultants. Ils appliquent davantage de C2, par exemple. La caisse a également permis de mettre en place des compensations financières avec des tarifs cibles pour les actes clés d'infiltration. Les rhumatologues se sont davantage regroupés pour accéder à des plateaux techniques, ce qui leur permet de réaliser des économies de charges et facilite la réalisation de certains actes techniques. Notre profession a aussi bénéficié à plein en 2007 du remboursement de l'ostéodensitométrie entrée en application en juillet 2006. Bref, 2007 a été une bonne année pour les rhumatologues.»
•DrGérard Rousselet, président du Syndicat national des dermato-vénéréologues:
«On mesure effectivement un net retour des patients dans nos cabinets, les gens ont repris leurs habitudes. On n'a plus les creux de rendez-vous de l'année 2006. En revanche, faute de revalorisations, on constate un mouvement de déconventionnement dans la spécialité qui me semble très préoccupant.»
... et ceux qui perdent
•DrJacques Niney, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR)
«Les radiologues ont enregistré l'an dernier une diminution de leur activité de radiologie conventionnelle de 2 à 4%. Ils ont subi une baisse des remboursements à la suite des mesures de redressement décidées par le comité d'alerte en juillet 2007 (baisse des forfaits techniques, des scanners et des IRM, et suppressions de suppléments pour certains actes, comme la tomographie). Ces mesures ont pesé sur six mois de l'année, mais se sont traduites fortement sur les résultats de l'année. Nous avons aussi constaté une diminution de prescriptions d'examens de la part des médecins généralistes. La baisse de revenus va se poursuivre en 2008. Nous avons peur que l'on entre dans une maîtrise comptable et non médicalisée, et que, dans une enveloppe fermée, on prélève aux uns pour donner aux autres.»
•DrPatrice Papin, vice-président du Syndicat national des chirurgiens orthopédistes (SNCO)
«Ces résultats ne m'étonnent pas. Ils traduisent plusieurs choses. Le rattrapage effectué en 2004 après 20ans de non-revalorisation de la chirurgie s'est essoufflé en 2ans. Il n'y a pas eu d'augmentation de tarifs et dans le même temps les charges ont augmenté, qu'il s'agisse du secrétariat ou des frais de fonctionnement des cabinets. Les chirurgiens orthopédistes ne les ont pas répercutés sur les patients. Certains patients, qui subissent une baisse de leur pouvoir d'achat, ne veulent plus payer pour la chirurgie et des personnes âgées repoussent leurs opérations. On assiste à un déremboursement global des actes par l'assurance-maladie.»
•DrJean-François Thébaut, président du Syndicat national des médecins spécialistes du coeur et des vaisseaux
«Je suis extrêmement prudent à la lecture des chiffres des cardiologues (- 5,5 %) qui me semblent excessifs et ne me paraissent pas coller à la réalité. La tendance, c'est sûr, est à la baisse, mais l'activité des cardiologues stagne, hormis dans les grandes villes (Paris, Lyon, Marseille…) où elle diminue considérablement. L'année 2007 a été marquée par une baisse de 5% de certains tarifs de cardiologie interventionnelle et de 2,5% des actes de dilatation des vaisseaux. La part des charges augmente en revanche considérablement et la profession pâtit de l'absence de réévaluation du coût de la pratique, alors que, dans le même temps, l'inflation grimpe. Quoi qu'il en soit, les cardiologues ont tiré leur épingle du jeu depuis la mise en place du parcours de soins.»
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