EN 1627, SIMON VOUET, rappelé par Louis XIII, quitte l’Italie pour la France. À Paris, il animera un vaste atelier et dominera l’art français. Son séjour transalpin aura duré quatorze années. Quatorze années pendant lesquelles il aura porté à leurs sommets ses talents de dessinateur et de peintre, et où il aura développé son style, synthèse d’influences du baroque italien, mais dont la puissance et l’élégance sont néanmoins toutes à lui.
Simon Vouet s’intéressa d’abord à la peinture vibrante et colorée des Vénitiens, comme celle de Véronèse, en carnations diaphanes, coloris majestueux, compositions harmonieuses, jeux de mouvement subtils. Puis, à Rome, le peintre français se forma aux styles du Bolonais Annibale Carrache (1560-1609) et du Caravage (1571-1610), et s’ingénia à respecter le même souci de vérité humaine et de réalisme ténébreux qui se lisait dans les peintures de ce dernier (voir dans l’exposition le somptueux « Saint Jérôme et l’ange », d’une grande vivacité et d’une belle théâtralité). Durant ces années-là, Vouet reçoit de nombreuses commandes (beaucoup de portraits, de tableaux d’église, comme « la Circoncision », et la grande peinture murale réalisée pour la basilique Saint-Pierre de Rome en 1626, dont il ne subsiste que des fragments réunis ici).
Ce séjour italien fut déterminant dans l’évolution de Simon Vouet. Son style en sortira plus vibrant, sa touche plus fraîche et son pinceau plus vif. Les attitudes douces, les corps sensuels et généreux, les raccourcis saisissants, la virtuosité et les jeux de lumière qui allaient par la suite caractériser son uvre, doivent beaucoup aux grands peintres italiens de la Renaissance et du baroque.
Musée des Beaux-Arts, 10, rue Georges Clémenceau, tél. 02.51.17.45.00. Entrée : 6 euros (TR : 3,60 euros). Tlj sauf mardi, de 10 à 18 heures (jeudi jusqu’à 20 heures). Jusqu’au 23 février. L’exposition sera présentée au musée des Beaux-Arts de Besançon du 27 mars au 30 juin.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature