Pour la saison 2002-2003, si la couverture vaccinale des personnes de 65 ans et plus a été de 68,5 % (contre 65 % en 2001-2002) et de 25 % pour les personnes atteintes de longue maladie (contre 50 % en 2001-2002, la première année où cette vaccination a été gratuite), celle des professionnels de santé est restée très faible (15 % contre 21 % en 2001-2002). Or ces derniers représentent un vecteur de transmission important de l'infection virale.
« La vaccination des professionnels de santé peut permettre une réduction de la transmission nosocomiale de la grippe et évite donc les formes graves, les complications secondaires et, de ce fait, les décès, dans la population des personnes à risque. Elle pourrait aussi contribuer à limiter le risque de désorganisation du système de soins lors d'une éventuelle épidémie de grande envergure », explique le Pr William Dab, directeur général de la Santé.
Pour le Dr Jean-Marie Cohen, responsable du réseau GROG de surveillance de la grippe, « l'analyse du comportement vaccinal des médecins libéraux montre qu'il existe trois obstacles majeurs à la vaccination : le prix d'un acte considéré comme une mesure de santé publique non prise en charge par les pouvoirs publics, la difficulté à se vacciner seul et la peur d'imposer à un organisme en bonne santé une vaccination annuelle pendant toute la durée d'une carrière ».
Des mesures de sensibilisation des libéraux et du personnel travaillant dans des structures hospitalières, dans les maisons de retraite ou dans le secteur de la prise en charge à domicile des personnes âgées doivent être mises en place dans les prochains jours. « Les directions générales de la Santé, de l'Hospitalisation et de l'Action sociale vont adresser un message en ce sens à tous les responsables hospitaliers (commission médicale d'établissement, agences régionales de l'hospitalisation, notamment) et aux directions de l'action sociale », indique Edouard Couty, directeur de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins. « Une sensibilisation des médecins du travail des établissements pour personnes âgées et des directions de l'action sociale va aussi être entreprise », ajoute Jean-Jacques Tregoat, directeur général de l'action sociale. Mais la question du coût de cette vaccination reste encore posée.
La Bretagne, région test
« Ces mesures, qui complètent la vaccination des personnes les plus vulnérables, devraient contribuer à rendre encore plus difficile la chaîne de transmission virale », insiste le Pr Dab.
A titre de test, une campagne de vaccination gratuite des 3 269 médecins et des 3 878 infirmiers libéraux de Bretagne devrait commencer dans les prochains jours à l'initiative de la coordination régionale du GROG et de la CNAM. Il s'agit de la première expérimentation de ce type menée en France. « Cette initiative devrait nous permettre d'apprécier si la gratuité du vaccin permet une meilleure adhésion aux campagnes de vaccinations », explique le directeur général de la Santé.
Pour plus de renseignements, voir le site de la DGS www.sante.gouv.fr.
Grippe et SRAS
Les infectiologues du Comité supérieur d'hygiène publique de France ont pris en compte une éventuelle réapparition d'une épidémie de SRAS dans l'établissement d'une recommandation de vaccination du personnel de santé le 26 septembre 2003. Pour le Pr Christian Perronne, président du CSHPF et du comité technique des vaccinations, « si l'on étend la vaccination antigrippale, l'incidence des syndromes respiratoires aigus fébriles (considérés comme des cas de SRAS possible avant le résultats du prélèvement sérologique) serait diminué et le nombre des cas isolés et explorés serait, de ce fait, moindre ».
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